N° 562
LES ROIS-MAGES À SAINT-CASSIEN

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On est traditionaliste ou on ne l’est pas ! Les fidèles de la chapelle ont envoyé cette année encore leurs trois petits messagers vers leur prêtre pour offrir leurs présents. Le message était ainsi rédigé :

« Monsieur l’Abbé,

«Vous nous l’avez récemment annoncé, un Prieuré qui va permettre à la Confrérie de la Mère de Dieu de s’installer plus spacieusement et d’élargir ses activités, est en cours d’édification.

« —Que Jésus soit aimé de tous les cœurs !— et qu’en cette Épiphanie 1994, les fidèles de la chapelle Saint-Cassien puissent, bien que modestement, contribuer par cette offrande particulière, à poursuivre cette œuvre pie, pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes.

« Avec leur respectueux et affectueux attachement. »

C’est avec reconnaissance que je remercie ces fidèles pour leur geste affectueux renouvelé d’année en année.

Tous comprennent que la réalisation de ce Prieuré est d’abord pour eux. Depuis plus de dix ans que j’entends dire que je vais partir, et que ce faisant je décourage toute persévérance, voilà pour les influençables un argument décisif ? Adieu les Kerguelen ! Mais à Dieu Sa volonté sur nous !

PETITS MESSAGES DISCRETS

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Dans l’étalage des incongruités journalistiques, on se prend à avoir quelque consolation lorsque la censure n’a pas opéré toutes les coupures habituelles dans nos annonces (comme : ne pas laisser écrire que le 1er janvier est l’octave de Noël, que le dimanche 2 est la fête du Saint Nom de Jésus) et qu’il reste des petits rappels comme l’existence du péché originel ou de l’Annonciation faite par l’Archange Gabriel.

Péché originel ? Demandez donc à vos neveux s’ils en ont entendu parler ? Et Adam et Ève ? Ils n’ont évidemment jamais existé, et en tous cas ils n’existent plus dans les catéchismes d’aujourd’hui. Et s’il en est question incidemment dans quelque ouvrage —en quels termes !— ce n’est évidemment pas enseigné. Alors, à quoi sert le Baptême (demandez-le encore à vos neveux pour votre

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effarement), pourquoi Jésus est-Il venu naître dans la crèche et mourir sur la Croix ?

Il paraît que certaines régions de France sont très légèrement épargnées, certains enfants en savent un peu plus. Mais c’est d’abord parce que les parents en savent eux aussi légèrement plus et qu’ils ont encore un peu de pratique religieuse. Mais la consolation est de courte durée dès que l’on gratte un peu l’épiderme ...

CADEAU DE NOËL DE LA POSTE DE MORIEZ

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Oblitération rarissime sur quelques calendriers offerts à la Confrérie pour les petits Scouts... Original !

Pour les non-spécialistes : notez la date de la marque de l’oblitération car le 25 décembre est un jour férié.

NOTE DE LECTURE

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« Je vous dis ceci dans la pensée que vous êtes bien éloigné de l’erreur grossière où sont quelques-uns qui passent pour spirituels ; mais qui, séduits par l’amour propre, n’ont rien plus à cœur que de conserver leur santé. Ces gens-là, pour la moindre chose, craignent de s’incommoder ; et il n’y a rien de quoi ils s’occupent, ni dont ils parlent plus souvent, que du régime de vivre qu’ils doivent garder. »

(Le Combat spirituel, Nlle éd., ch. XLII, p. 219, Derbraix, Douay - 1753)

Appliquons notre attention à ne pas voir une vertu dans nos manies. La simplicité est toujours gage de vérité.

EN SUPPLÉMENT : LA RÈGLE DE SAINT ELZÉAR

RÈGLEMENT POUR MA MAISON

À OBSERVER EXACTEMENT

CHAQUE JOUR

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1° - Que tous ceux qui composent ma famille entendent la Messe chaque jour, quelque affaire qu’ils puissent avoir.

Si Dieu est bien servi dans ma maison, rien n’y manquera.

2° - Si quelqu’un de mes domestiques jure ou blasphème, il sera puni avec sévérité, puis chassé ignominieusement.

Puis-je espérer que Dieu répandra Sa bénédiction sur ma maison, s’il s’y trouve des hommes qui se dévouent eux-mêmes au démon ?

Pourrais-je souffrir chez moi des bouches infectes qui portent le poison dans les âmes ?

3° - Que tous respectent la pudeur : la moindre impureté en paroles ou en actions ne restera point impunie dans la maison d’Elzéar.

4° - Les hommes et les femmes doivent se confesser toutes les semaines.

Que personne ne soit assez malheureux que de se priver de la Communion aux principales fêtes de l’année.

5° - Je veux que l’on évite l’oisiveté dans ma maison.

Le matin chacun élèvera son cœur à Dieu par une prière fervente, et Lui fera l’offrande de lui-même, ainsi que de toutes les actions de la journée ; les hommes et les femmes iront ensuite à leur ouvrage.

On leur laissera le matin quelque temps pour la méditation ; mais je ne veux point de ceux qui sont perpétuellement à l’église : ils agissent de la sorte, non par amour de la contemplation, mais par aversion pour le travail.

La vie d’une femme pieuse, telle qu’elle est décrite par le Saint-Esprit, consiste non seulement à bien prier, mais à être modeste, docile, assidue au travail, et à prendre soin de la maison. Les femmes prieront et liront le matin ; mais elles emploieront le reste du jour à travailler.

6° - Je ne veux point que l’on joue à des jeux de hasard ; on peut se récréer innocemment, et le temps passe assez vite, sans le perdre dans l’oisiveté.

Mon intention n’est pas cependant que mon château soit comme un cloître, et que ceux qui me sont attachés vivent comme des ermites : je ne les empêche point de se réjouir, pourvu qu’ils ne fassent rien que leur conscience désavoue, et qu’ils ne s’exposent point au danger d’offenser Dieu ( ... ).

7° - Que la paix ne soit jamais troublée dans ma famille. Dieu habite là où règne la paix.

L’envie, la jalousie, les soupçons et les rapports divisent une famille, comme en deux armées qui cherchent continuellement à se surprendre l’une et l’autre, et qui, après avoir assiégé le maître, le blessent et le dévorent.

Je chérirai tous ceux qui serviront Dieu avec fidélité ; mais je ne souffrirai point ceux qui se déclareront Ses ennemis.

Les domestiques désunis, médisants ou calomniateurs, se déchirent mutuellement. Tous ceux qui n’ont point la crainte de Dieu ne peuvent mériter la confiance de leur maître, et ils dissiperont facilement ses biens. Le maître environné de pareils domestiques, est dans sa maison comme dans une tranchée que les ennemis assiègent de toutes parts.

8° - Lorsqu’il s’élèvera quelque dispute, je veux qu’on observe inviolablement le précepte de l’Apôtre, et que la réconciliation se fasse avant le coucher du soleil ; qu’on oublie la faute dans l’instant où elle a été commise, et que l’on étouffe toute espèce d’aigreur.

Je sais qu’il est impossible de vivre avec les hommes, et de n’avoir pas quelque chose à souffrir. Rarement un homme est d’accord avec lui-même pendant un jour. Qu’il ait un accès d’humeur, il ne sait plus ce qu’il veut.

Ne pas vouloir pardonner aux autres est une conduite diabolique ; mais aimer ses ennemis, et leur rendre le bien pour le mal, est la marque distinctive des enfants de Dieu. Si je connais de pareils domestiques, je leur ouvrirai toujours ma maison, ma bourse et mon coeur ; je les regarderai comme mes maîtres.

9° - Tous les soirs ma famille s’assemblera pour assister à une conférence où l’on parlera de Dieu et du salut, et des moyens de gagner le Ciel.

Il est bien honteux pour nous qu’ayant été placés sur la terre pour mériter le Paradis, nous y pensions si peu, et que nous n’en parlions jamais que d’une manière superficielle.

Ô vie de l’homme, comme tu es employée !

Ô travaux, que votre objet est peu digne d’une âme immortelle !

Que de fatigues, que de sueurs pour des folies !

Les discours sur le Ciel nous excitent à la vertu, et nous inspirent du mépris pour les plaisirs dangereux du monde. Comment apprendrons-nous à aimer Dieu, si nous ne parlons jamais de Lui ? ...

Que personne ne manque à la conférence, sous prétexte de vaquer à mes affaires. Il n’y a point d’affaire qui me touche d’aussi près que le salut de ceux qui me servent. Ils se sont donnés à moi, et je remets tout à Dieu, maître, domestiques et généralement ce qui est en mon pouvoir.

10° - Je défends à tous mes officiers, sous les peines les plus sévères, de faire le moindre tort à qui que ce soit dans ses biens et son honneur, d’opprimer les pauvres, et de ruiner le prochain, sous prétexte de maintenir mes droits.

Je ne veux point m’engraisser de la substance de l’indigent, ni m’enrichir aux dépens de ce qu’il possède. Des officiers cruellement zélés pour les intérêts de leurs maîtres, se damnent et les damnent avec eux. Comment s’imaginer que quelques légères aumônes effaceront le crime des officiers qui déchirent les entrailles des pauvres, dont les cris montent au Ciel pour demander vengeance ?

J’aime mieux aller nu en Paradis, que d’être précipité avec le mauvais riche en enfer, étant couvert d’or et de pourpre. On est assez riche quand on a la crainte de Dieu.

Des richesses acquises par l’injustice ou par l’oppression, sont comme un feu caché sous la terre dont les éruptions renverseront et consumeront tout. S’il se trouve qu’on ait enlevé quelque chose au prochain, je veux qu’on lui rende quatre fois autant. Je prétends que l’on répare tous les torts qui ont été faits à mon occasion. Un homme dont les trésors sont dans le Ciel, pourrait-il être passionné pour ceux de la terre ?

Je suis sorti nu du sein de ma mère, bientôt je rentrerai nu dans le sein de la terre, notre mère commune.

Serait-il possible que pour un moment de vie que je passe entre ces deux tombeaux, je voulusse hasarder mon salut éternel ? Pour agir de la sorte, il faudrait que j’eusse perdu l’usage de ma raison, que je ne connusse pas ce que c’est que la vertu, et que j’eusse renoncé à la Foi.

(signé :) Saint ELZÉAR de SABRAN.

Né en 1285 à Roblians, près du château d’Ansouis au diocèse d’Apt. Marié à Puimichel (au diocèse de Digne) à sainte Delphine de Glandèves (près d’Entrevaux, diocèse de Glandèves, actuellement de Digne), d’un mariage joséphin. Au service du roi de Sicile, comte de Provence, comme officier, et ambassadeur à la cour de Paris où il meurt le 27 septembre 1323. On assure qu’il n’a jamais offensé Dieu mortellement. Canonisé en 1369 par Grégoire XI. Fête de saint ELZÉAR le 27 septembre.

Supplément au N° 562 du Bulletin Dominical.

Sur saint Elzéar, voir encore ci-dessous les Notes tirées du sermon et la Recommandation spirituelle de la semaine.

Pour nous aider à méditer

Quiconque désire avancer dans la vertu, ne doit pas se soucier si les autres parlent mal de lui, mais plutôt avoir soin de mépriser les honneurs et de se détacher de ses parents et amis. (Vie de S. François de Sales, ch. XXXI)

Notes tirées du sermon

Bien sûr, saint Elzéar vivait au Moyen-Âge. Alors son Règlement de vie n’est pas utilisable ? D’autres Saints, à des périodes plus récentes, ont vécu avec des règles semblables. Demandez à saint François de Sales. C’est encore trop ancien ? Demandez au saint Curé d’Ars. Trop vieux itou ? Il faut vivre avec son temps ? C’est une échappatoire ! Catholique veut dire universel, à travers les âges et les espaces !

Au lendemain des deux guerres, Pie XII s’adressant aux femmes italiennes déclarait à propos des « malheureuses conditions de la famille et de la jeune génération » :

« La véritable et propre cause d’un si grand mal est encore plus profonde. Elle doit être recherchée dans ce qu’on appelle, en terme complexe, matérialisme, dans la négation ou au moins dans la transgression et dans le mépris de tout ce qui est religion, christianisme, soumission à Dieu et à Sa loi, Vie future et Éternité.

« Tel un souffle pestilentiel, le matérialisme envahit toujours plus l’être tout entier, et produit ses fruits les plus nuisibles dans le mariage, dans la famille et parmi la jeunesse. »

Vous le voyez : un seul remède, vivre en famille le plus catholiquement possible. Il faut bien une règle !

Recommandation spirituelle de la semaine

« C’est une bien bonne chose que de renoncer à sa propre volonté. La vie d’une pauvre domestique, qui n’a de volonté que celle de ses maîtres, si elle sait mettre à profit ce renoncement, peut être aussi agréable à Dieu que celle d’une religieuse qui est toujours en face de la Règle. »

Le saint Curé d’Ars n’inventait rien concernant le renoncement : enseignement de Notre Seigneur, depuis saint Paul jusqu’à saint Jean-Baptiste-Marie Vianney, en passant par saint Elzéar.

Mais nous ferions bien de redécouvrir de telles vérités si élémentaires plutôt que de nous lamenter sur tout ce qui ne va pas ! Préparons-nous pour le Temps en violet.


Samedi 21 décembre 2024
S. Thomas,

Apôtre
2e classe

Temps de l’Avent

Mémoire de Samedi des Quatre-Temps de l’Avent




Oraison - collecte
Faites-nous la grâce, nous Vous en prions, Seigneur, de célébrer avec joie la solennité de Votre bienheureux Apôtre Thomas, afin qu’étant toujours soutenus par sa protection, nous soyons, avec l’ardeur qui convient, les disciples de la Foi qu’il a prêchée. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Mémoire du Samedi des Quatre-Temps de l’Avent :


Ô Dieu, qui nous voyez affligés par notre déchéance, venez nous consoler en descendant parmi nous. Ô Vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Dans la Messe de saint Thomas, la Liturgie nous rappelle que les Apôtres sont le fondement de l’Église dont le Christ est la pierre d’angle ; c’est pour ce motif que leurs fêtes autrefois étaient gardées à l’instar du Dimanche.


L’Évangile nous rapporte la scène si célèbre qui eut lieu au Cénacle après la Résurrection du Sauveur. Saint Thomas doutait ; et ce n’est que lorsque Jésus lui fit mettre le doigt dans Ses plaies que, passant soudain de l’incrédulité à la Foi ardente, il s’écria :

« Mon Seigneur et mon Dieu ». Ce doigt, nous dit un Père de l’Église, est devenu le maître du monde parce qu’il lui a appris la vérité de la chair de Jésus-Christ.


Croyons donc au grand mystère d’un Verbe incarné qui bientôt Se manifestera au monde. Le nom de saint Thomas figure au Canon de la Messe.


L’élévation, ayant été établie pour combattre l’hérésie de Bérenger qui niait la Présence réelle, regardons en esprit de Foi les saintes Espèces lorsqu’on les élève et disons avec saint Thomas :

« Mon Seigneur et mon Dieu », pratique enrichie par saint Pie X d’une indulgence de 7 ans et 7 quarantaines et d’une indulgence plénière une fois par semaine aux conditions ordinaires.


Cette double élévation nous rappelle la séparation réelle du Corps et du Sang de Notre-Seigneur sur la croix.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Estimez-vous heureux de croire, et agissez vaillamment selon votre Foi.

Méditation du jour
Prouver la vérité de la Foi  suite

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