N° 1644
UNE QUESTION D’ACTUALITÉ


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Une revue qui traite de « philosophie » (et qui n’a pas peur des mots…, car la Philosophie n’est pas l’art de dire n’importe quoi), pose une question toute d’actualité semble-t-il, avec une première page-titre qui lui est consacrée. Bien entendu, ce n’est que sur une publicité reçue que j’ai pris connaissance de cette préoccupation et je n’en sais rien de plus n’ayant pas eu la dite revue en main (et c’est très bien ainsi). Mais dissertons…

Tout d’abord, un titre qui fait frémir. Certes, il en va aujourd’hui de tous les sujets abordés tant nous marchons sur la tête. Et plus on s’approche des questions morales, plus c’est le délire. « Peut-on être honnête et réussir ? ». On sent bien ici, et dans le contexte dans lequel nous vivons, que poser la question c’est à l’évidence y répondre : non, bien sûr, il est impossible d’être honnête dans ce monde de mensonge et de requins et d’y réussir.

J’ai connu un jeune homme pieux qui a voulu faire de la saine politique. Il a fini par se faire une position et ne plus du tout pratiquer les Sacrements : « C’est impossible, me dit-il un jour, de se confesser des péchés faits dans ce cadre puisqu’il est impossible de promettre de ne plus recommencer ni d’agir autrement qu’en racontant des histoires (…) » (j’édulcore).

La discipline, et donc l’obéissance, qui « faisait la force principale des armées », la première et la plus difficile des vertus, a cédé la place à la désobéissance, d’ailleurs prônée de façon exemplaire par un général-à-titre-provisoire-sous-ministre pour mieux condamner l’Autorité légitime en place à l’opprobre nationale et mondiale. Plus que jamais, l’insubordination est signe de vaillance…



LA MORALE DANS LE MONDE MODERNE

Il est vrai que la constatation de ce mensuel philosophique s’affiche par un premier sous-titre : « Le monde du travail encourage l’individualisme ». Car nous sommes en plein matérialisme : il ne s’agit semble-t-il que de « réussite » dans les affaires. Sinon le sous-titre serait plus exact et plus universel en évoquant « le monde » tout court en supprimant « du travail » trop restrictif. Quant à l’individualisme, devenu si évident, ne nous vient-il pas de la… philosophie allemande et protestante du « temps des lumières » ? Mais on sait que ce sont précisément les judéo-protestants qui « réussissent en affaire » : « business is business ! », pas de sentimentalisme ou de caritas.

Vient ensuite le deuxième sous-titre : « Les élites agissent sans foi ni loi : tous les coups sont-ils permis ? ». On nous assène une vérité absolue concernant les élites (économiques ici). Beau monde en vérité si cela est avéré ! Mais enfin, une question (morale ?…) est posée : « tous les coups sont-ils permis ? ». J’ai beau me dire que poser la question, là aussi, c’est y répondre, je finis par en douter… Décidément, dans quel monde vivons-nous ? D’abord parce que pour ces matérialistes, « il n’y a que le résultat qui compte », avec « qui veut la fin veut les moyens », propositions (très) partiellement vraies, puisqu’en effet, le tout c’est d’aller au Ciel et d’en prendre les moyens efficaces. Mais cela suppose à l’évidence que les moyens soient bons, c’est-à-dire honnêtes, moraux, conformes à la volonté et aux lois de Dieu. Mais ce qui est très généralement oublié c’est que la fin ne justifie jamais les moyens qui sont mauvais.

FAUT-IL AVOIR UNE MORALE ?
D’après l’un des médaillons du plafond de la Chambre de la Signature au palais du Vatican (1510)

Médaille moderne en argent, diamètre : 44 mm, épaisseur : 2,3 mm, poids : 31,67 g

Représentation symbolique de la Philosophie par Raphaël Sanzio.
Représentation symbolique de la Philosophie par Raphaël Sanzio.

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Quant au troisième sous-titre : « Ou faut-il avoir une éthique forte pour aller loin ? », est-ce pour rassurer les esprits ringards ? Il faut bien dire que lorsque des (mauvais) exemples sont donnés par certaines communautés religieuses, supposées plus élevées, qui veulent certes « aller loin », on se sent presque autorisé à tout excuser… Par exemple (juste en passant) : Saint Pie V déclare : « les Turcs, ennemis de la Foi catholique » (voir BULLETIN DOMINICAL N° 1642 du 5 octobre 2014), tandis que « saint » JPII devant des chefs musulmans à Paris proclame qu’ils « sont nos frères dans la foi au dieu unique » après avoir baisé le coran. La question est alors, où est la Vérité ? où est la véritable Autorité ? où est l’authentique Saint ? Et qu’on ne dise surtout pas que les choses ont changé depuis bientôt un millénaire et demi de continuité ou que le Pape est faillible. Si c’est donc d’une « éthique forte » qu’il faut, il est requis qu’elle s’appuie sur une doctrine vraie, solide, permanente et non variable au gré des humeurs d’un chacun comme la jungle dans laquelle nous vivons le manifeste.

Comme l’explique saint Thomas d’Aquin, « dans les actes humains, c’est par rapport à la raison que se définissent le bien et le mal » (Somme Théol. Ia‌-IIæ, q. XVIII, a. 5, resp. ; lire et relire les questions circumvoisines), conformes donc à la droite raison, éclairée par la lumière d’en-Haut. L’éthique —la morale— doit certes « être forte », elle doit être surtout vraie, permanente selon les règles définitives du bien et du mal telles que la loi naturelle, inscrite en nous et résumée dans le Décalogue, et la loi divine nous l’indiquent.

PHILOSOPHIA PERENNIS
Revers de la médaille ci-dessus

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La Philosophie pérenne, ou éternelle, expression de la sagesse traditionnelle qui prend pour base de ses développements les vérités premières du sens commun. Causarum cognitio (connaissance par les causes) avec dans sa dextre la philosophie de la nature, et dans sa sénestre la morale.

Pour nous aider à méditer

Notre-Dame ne s’offense point de quoi l’Ange s’adressa à saint Joseph, mais elle obéit tout simplement parce qu’elle sait que Dieu l’a ainsi ordonné ; elle ne s’informe point pourquoi, mais il lui suffit que Dieu le veut ainsi, et qu’Il prend plaisir que l’on se soumette sans considération. (Les vrais entretiens spirituels, III De la Fermeté)

Notes tirées du sermon

Nous nous rapprochons de la fin de l’année liturgique et donc du Jugement dernier qui devient une préoccupation de plus en plus manifeste dans ces derniers dimanches après la Pentecôte. Saint Grégoire-le Grand nous en avertit dans son homélie pour ce jour :

« L’Église présente est clairement indiquée par la quantité des convives, un mélange de bons et de mauvais. Ainsi le grain se trouve mélangé avec la paille, et la rose parfumée pousse avec l’épine qui pique.

« À la dernière heure, l’Église qui les reçoit indistinctement maintenant, fera le dépouillement. Celui-là entre au festin de noces, sans robe nuptiale, qui appartient à l’Église par la Foi, mais qui n’a pas la Charité. C’est à bon droit que la Charité est appelée la robe nuptiale parce qu’elle était possédée par le Créateur lorsqu’Il S’est uni à l’Église. Celui qui par charité est venu au milieu des hommes, a voulu que cette Charité fût la robe nuptiale.

« Lorsqu’on est invité aux noces de ce monde on change de costume pour montrer qu’on participe à la joie de l’épouse et de l’époux et l’on rougirait de se présenter avec des vêtements méprisables au milieu de tous ceux qui se réjouissent et célèbrent cette fête.

« Nous qui sommes présents au noces du Verbe, qui avons Foi en l’Église, qui nous nourrissons des Saintes Écritures et qui nous réjouissons de l’union de l’Église avec Dieu, revêtons donc notre cœur de la robe écarlate de la Charité, robe qui doit avoir une double teinte, celle de l’amour de Dieu et celle de l’amour du prochain.

« Scrutons bien nos cœurs pour voir si la contemplation de Dieu ne nous fait pas oublier le prochain et si les soins donnés au prochain ne nous font oublier Dieu. La Charité est vraie si l’on aime son prochain en Dieu et si l’on chérit son ennemi à cause de Dieu. »

Voilà le programme tout tracé jusqu’au 24e et dernier dimanche…

Recommandation spirituelle de la semaine

« Si je marche au milieu des tribulations, Vous me rendrez la vie, Seigneur ». (Offertoire ; Ps., CXXXVII, 7)


Lundi 1er décembre 2025
de la Férie (de l’Avent)
3e classe
Temps de l’Avent

À Mouans-Sartoux, fête transférée de saint André, patron de la paroisse (1re classe)


S. Éloi,

évêque et confesseur


Ste Natalie,

veuve


voir Le Martyrologe #90-4




Oraison - collecte
Faites paraître, Seigneur, Votre puissance et venez ; afin que nous méritions d’être arrachés, par Votre secours, aux imminents périls où nos péchés nous engagent, et d’en être sauvés par Votre vertu libératrice ; Vous qui étant Dieu vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Saint Éloi compte parmi les Saints les plus populaires de la France. Il est le patron des orfèvres et de plusieurs anciennes corporations.


Simple ouvrier, il avait appris le métier d’orfèvre à Limoges ; il vint à Paris où il entra en relation avec le trésorier du roi.


Son esprit d’épargne et ses talents le désignèrent à la faveur de Clotaire II, puis de Dagobert Ier, qui en fit son conseiller et le chargea de la frappe des monnaies ; il se sanctifia dans ses fonctions et se signala par sa charité envers les pauvres.


À la mort de Dagobert, il quitta le palais pour se préparer aux saints Ordres. La vacance du siège de Noyon-Tournai le fit choisir comme évêque ; pendant vingt ans d’un magnifique rayonnement, il acheva, dans les régions du nord de la Gaule l’œuvre de pénétration chrétienne entreprise par saint Amand.


Saint Éloi mourut le 1er décembre 660.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Dans l’usage des biens de ce monde, soyez désintéressé et pauvre en esprit.


Méditation du jour
Ce qu’il faut éviter dans nos paroles  suite

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