N° 1549-1550
Le contenu de ce numéro sera donné ultérieurement.


SUPPLÉMENT DE NOËL :


LE NOËL DE NOËLLE

Il existe évidemment plusieurs versions de Noëlle des Genêts d’or.

Ce conte provençal se situe dans les Alpes-Maritimes, près de Vence qui fut évêché dès avant le IVe siècle et supprimé à la révolution française.

Le thème des Sarrasins (ou des Maures) en Provence est presqu’aussi ancien que l’histoire de l’islam et des barbaresques écumant la Méditerranée et pillant les rivages de l’Europe. Les termes employés varient selon les temps et les régions et sont en gros équivalents : Turcs, arabes (ceux qui avaient envahi les Espagnes et le Sud de la France), mahométans, musulmans, infidèles, …


Les villages sont tous perchés, fortifiés, et certains sont aujourd’hui encore presque inaccessibles pour prévenir les incursions des Turcs.

« Du sixième au neuvième siècle (…). Au Midi (…) les Arabes musulmans paraissent (…) ; sur toutes les côtes de la Méditerranée, commencent leurs courses et leurs conquêtes. (…) Les Arabes (...) étaient conquérants et missionnaires (...). Plus tard ce caractère a déterminé le tour fâcheux de la civilisation musulmane ; c’est (...) dans la confusion de l’autorité morale et de la force matérielle, que la tyrannie, qui paraît inhérente à cette civilisation, a pris naissance... » (Guizot, Histoire générale de la civilisation en Europe, Langlet et Cie, 1838, p. 74)

(François Guizot, (1787-1874) historien et homme politique français, professeur d’Histoire à la Sorbonne, plusieurs fois ministre (intérieur, instruction publique, affaires étrangères…) et président du Conseil, académicien, ambassadeur. Protestant et franc-maçon (dans sa jeunesse, car plus tard, la franc-maçonnerie deviendra très anti-chrétienne).


On notera bien sûr toutes les allusions et réminiscences catholiques traditionnelles de la Provence profonde et le respect des musulmans pour les Catholiques fermes et fervents.

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Souvent, même au cœur de l’hiver les collines qui entourent Vence sont couvertes de genêts dont le manteau d’or enveloppe à perte de vue les sommets et les vallons. Autrefois, s’élevait en ces lieux le château du comte Frédéric Geoffroy. Un 25 décembre, la comtesse mit au monde une petite fille aux cheveux aussi lumineux que les fleurs exhalant sur les pentes, leur parfum entêtant. On appela l’enfant Noëlle... La nuit même, la citadelle fut attaquée par une armée de Barbaresques qui franchit les remparts, décima les gardes, pilla les maisons et pénétra dans la forteresse.


Soucieux de ne pas abandonner son peuple, sa femme et sa petite fille, le comte fit au chef des Maures une proposition :

« Laisse-moi la vie sauve et promets-moi, sur ton honneur, de me rendre la liberté. Je te dirai alors en quel endroit secret je cache mon trésor. »


Le sarrasin décida d’accepter le marché à une condition : « Je veux bien prendre ton trésor et vous laisser vivre en paix si, dans vingt ans, jour pour jour, tu accordes la main de ta fille à mon fils. Promets-le moi pareillement sur ton honneur. »

Persuadé que, dans vingt ans, tous les seigneurs de Provence auraient enfin réussi à refouler les Sarrasins au-delà de la mer, sire Jeoffroy accepta cette offre étrange. Les soldats barbaresques quittèrent les lieux et la vie reprit son cours paisible.


Deux décennies passent. Le jour de Noël, un émissaire du sultan, sans armes, demanda courtoisement à voir le seigneur du château pour lui rappeler son serment. Frédéric doit alors avouer à sa fille la promesse faite pour la protéger d’une mort certaine.

« Dites à votre sultan que ma décision sera faite avant le jour », répondit la jeune fille.


À la nuit venue, Noëlle grimpa au sommet de la plus haute des collines, prête à se jeter dans le vide pour libérer le seigneur de son serment.

Prise d’une soudaine inspiration, elle s’écria : « Fleurs de mon enfance ! Protégez-moi… » Aussitôt, la montagne entière se mit à briller d’un reflet d’or intense comme si le soleil se levait.


Surpris, les Maures dressèrent leurs têtes. Ils virent alors une mer de genêts grossir devant eux. Les tiges devenaient plus épaisses et plus hautes que des arbres. Leurs épines les menaçaient comme autant de sabres acérés. Certains voulurent avancer mais ne réussirent qu’à se trancher les bras ou le cou.

« Allons-nous en ! » dit le chef sarrasin. « Le Ciel délie de sa promesse un seigneur aussi bien gardé par son pays tout entier. Même les fleurs le défendent. »

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Quand Noëlle retourna chez elle, elle y fut accueillie comme une reine. Désireuse de vivre dans la solitude, elle entra au couvent et n’en sortit qu’une fois par an pour marcher parmi les genêts.


(Paru dans la gazette locale)


Dimanche 1er juin 2025
Après l'Ascension
2e classe
Temps de l’Ascension



Oraison - collecte
Dieu tout-puissant et éternel, faites que notre volonté Vous soit toujours dévouée, et que nous servions Votre Majesté d’un cœur sincère. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Née à Desenzano sur le lac de Garde, de pieux parents, sainte Angèle ne chercha dès son jeune âge qu’à plaire à Jésus, l’époux de son âme.

Elle adopta la règle du Tiers-Ordre de Saint François et joignit la pauvreté évangélique au mérite de la virginité. Elle « aima la justice et haït l’iniquité » et soumit son corps aux plus dures austérités pour expier les péchés du monde.


« Les désordres de la société, disait-elle, viennent de ceux de la famille : Il y a trop peu de mères chrétiennes, parce qu’on néglige l’éducation des jeunes filles ».


Et à la suite d’une vision elle fit fleurir en 1535, dans l’Église, une nouvelle société de vierges saintes. La destinant à l’éducation chrétienne de la jeunesse, elle la mit sous le patronage de sainte Ursule, chef d’une armée de vierges : la Compagnie de Sainte-Ursule (les Ursulines). Elle mourut en 1540, à Brescia avec le nom de Jésus sur les lèvres.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Ô mères ! Occupez-vous comme il convient de vos petits :


« Dès le berceau, vous avez à commencer leur éducation non seulement corporelle, mais spirituelle ; parce que si vous ne les éduquez pas vous-mêmes, ils s’éduqueront eux-mêmes, bien ou mal ».


(Pie XII, L’éducation au foyer, Allocution aux mères de famille italiennes, 26 octobre 1941).


Début de la neuvaine préparatoire à la Pentecôte :


Réciter par exemple chaque jour le Veni Sancte Spiritus ou le Veni Creator spiritus, ou les deux…


Méditation du jour
Les désordres de la société viennent de ceux de la famille ; les familles dépendent surtout de la mère ; il y a peu de mères chrétiennes, parce qu’on néglige l’éducation des jeunes filles.  suite

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