S. Hermès
28 août

On lit au Martyrologe romain de ce jour :

« À Rome, la naissance au Ciel de saint Hermès, personnage illustre, qui comme le rapportent les Actes de saint Alexandre, Pape, après avoir été renfermé quelque temps dans une prison accomplit son martyre par le tranchant du glaive avec plusieurs autres, sous le juge Aurélien. » C’était en l’an 132.

2043

Saint Hermès était un riche patricien de Rome, converti par le Pape saint Alexandre Ier. Il affranchit ses esclaves, qui se montaient à plus de douze cents, sans compter les femmes et les enfants. Cette conversion, qui avait été accompagnée de celle de sa femme et de sa sœur, fit un grand éclat dans Rome ; dès que le comte Aurélien y fut arrivé, de la part de l’empereur, que la mort enleva cette même année, les prêtres des idoles coururent au palais pour lui demander justice contre saint Alexandre et saint Hermès, parce qu’ils avaient retiré du culte des dieux plusieurs milliers de personnes.

Aurélien les fit aussitôt arrêter et mener prisonniers chez le tribun Quirin : celui-ci demanda à saint Hermès comment il se faisait qu’il eût déserté le culte national. « J’ai été, comme vous, dans l’erreur », répondit-il, « et je me moquais de la religion des Chrétiens ; mais Alexandre, que vous tenez dans les liens, m’a désabusé et m’a fait ouvrir les yeux pour connaître la vérité ». — « Eh bien ! » repartit Quirin, « si cet Alexandre que vous tenez pour un Saint, et que je crois être magicien, peut se délivrer de ses chaînes et vous venir trouver cette nuit, ou rompre les vôtres, afin que vous-même puissiez l’aller trouver, j’ajouterai foi à ce que vous dites ». Saint Hermès convint de cela, et aussitôt le tribun se rendit au cachot de saint Alexandre, pour le charger de nouvelles chaînes et faire redoubler sa garde ; mais le saint Pape n’eut pas plus tôt fait sa prière, qu’un Ange, sous la forme d’un enfant de cinq ans, tenant un flambeau à la main, se présenta à lui et le conduisit à la chambre de saint Hermès. Quirin y entra quelques instants après, et fut bien surpris de les trouver en liberté, faisant ensemble leurs prières, les bras étendus au ciel : « Vous voyez », lui dit saint Hermès, « qu’il n’y a rien d’impossible à Jésus-Christ ; mais, afin que vous soyez encore plus convaincu de Sa puissance, vous nous trouverez ce matin l’un et l’autre chargés de nos chaînes comme auparavant ».

Le tribun ne se rendant pas à ces merveilles, saint Hermès continua : « J’avais un fils unique qui tomba malade ; sa mère et moi le portâmes au Capitole, pour sacrifier aux dieux et faire de grands présents aux prêtres, afin d’obtenir sa guérison. Cependant il mourut : sa nourrice me dit que, si je l’eusse porté à l’église de Saint-Pierre et cru en Jésus-Christ, je lui aurais sauvé la vie ». — « Pourquoi donc », lui dis-je , « n’y allez-vous pas vous-même, pour lui demander la vue que vous avez perdue (car elle était aveugle) ? ». — « Il y a cinq ans », dit-elle, « que je serais guérie, si j’y étais allée et que j’eusse cru au vrai Dieu ». — « Allez-y donc », lui répliquai-je, « et, si vous obtenez l’usage de vos yeux, je croirai qu’Alexandre pourra ressusciter mon fils. Elle y alla sur les trois heures, et sur les six heures elle revint à moi parfaitement guérie ; puis, prenant mon fils entre ses bras, elle le porta au saint Pape, qui lui rendit la vie. Je m’allai aussitôt jeter à ses pieds, pour le remercier et le prier de me faire Chrétien ; dès ce jour-là, je crus en Jésus-Christ. J’ai donné une partie de mes biens à l’Église, une autre à mes esclaves avec la liberté, et le reste aux pauvres : maintenant, je ne crains point la confiscation ni aucune menace d’un homme mortel ».

Quirin, convaincu par ce récit, se jeta aux pieds des saints Martyrs et leur dit : « Vous gagnerez aujourd’hui mon âme à Jésus-Christ : j’ai une fille, nommée Balbine, que je veux marier ; il ne manque rien à la beauté de son visage, mais elle est affligée des écrouelles ; guérissez-la et je me fais Chrétien ». Saint Alexandre lui dit de la lui amener, et lui rendit une parfaite santé : ce qui fut cause de sa conversion, de celle de sa fille et des autres prisonniers, qui furent tous baptisés par le saint Pape. Tous aussi reçurent la couronne du martyre, par la cruauté d’Aurélien, avec saint Hermès, qui eut la tête tranchée l’an de Notre-Seigneur 132, sous l’empire d’Adrien, et non pas d’Aurélien, comme l’écrit Adon, confondant l’empereur de ce nom avec le comte dont nous venons de parler. La vierge sainte Théodore (fêtée le 1er avril), sœur de notre saint Martyr, prit son corps et l’enterra sur la voie Salaria, assez près de Rome, d’où, l’an 831, il fut transféré dans la ville de Munster, à la sollicitation de l’empereur Lothaire. Depuis, sous Louis, fils du même Lothaire, il a été porté à Renaix, au comté de Flandre, entre Tournai et Audenarde, où il est fort honoré, ainsi que le rapporte le docte Mirée, dans son Recueil des Saints de Flandre et de Bourgogne. Le Pape Pélage II fit faire un cimetière sous son nom.


Dimanche 14 septembre 2025
L’Exaltation de la Sainte Croix
2e classe
Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Ô Dieu, qui nous donnez aujourd’hui un sujet de joie dans la fête annuelle de l’Exaltation de la sainte Croix, faites, nous Vous en prions, que nous méritions de recueillir dans le Ciel les récompenses acquises au moyen de la rédemption de Celui dont nous avons connu le mystère ici-bas. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Le 14 septembre 335 on fit la dédicace de la basilique constantinienne qui renfermait dans son enceinte le Calvaire tout à la fois et le Saint Sépulcre.

« Ce fut à cette date, dit Etheria, moniale du IVe siècle férue de Liturgie et connaissant bien Jérusalem, qu’on découvrit la Croix. Et c’est pourquoi on célèbre l’anniversaire avec autant de solennité que Pâques et que l’Épiphanie ».


Ce fut l’origine de la fête de l’Exaltation de la Croix. « Lorsque Je serai exalté, J’attirerai tout à Moi », avait dit Jésus. C’est parce que le Sauveur S’est humilié en Se faisant obéissant jusqu’à la mort de la Croix que Dieu L’a élevé et Lui a donné un Nom au-dessus de tout nom. Aussi devons-nous nous glorifier dans la Croix de Jésus, car Il est notre vie et notre salut, et protège Ses serviteurs contre les embûches de leurs ennemis.

Vers la fin du règne de Phocas, Chosroës, roi des Perses, dit la légende [« ce qui doit être lu »] du Bréviaire, s’empara de Jérusalem où il fit périr plusieurs milliers de Chrétiens et emporta en Perse la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que sainte Hélène avait dé-posée sur le mont Calvaire.

Héraclius, successeur de Phocas, eut recours aux jeûnes et aux prières multipliées, implorant avec beaucoup de ferveur le secours de Dieu. Il rassembla une armée et défit Chosroës. Il exigea alors la restitution de la Croix du Seigneur. C’est ainsi que cette précieuse relique fut recouvrée quatorze ans après qu’elle était tombée en la possession des Perses.


De retour à Jérusalem, Héraclius la prit sur ses épaules et la reporta, en grande pompe, sur la montagne où le Sauveur l’avait Lui-même portée.

C’était en 629. Cette action fut marquée par un éclatant miracle. Héraclius, tout chargé d’or et de pierreries, sentit une force invincible l’arrêter à la porte qui donnait accès au mont Calvaire ; plus il faisait d’efforts pour avancer, plus il semblait être fortement retenu. Comme l’empereur et avec lui tous les témoins de cette scène étaient stupéfaits, Zacharie, Évêque de Jérusalem, lui dit : « Prenez garde, ô empereur, qu’avec ces ornements de triomphe, vous n’imitiez assez la pauvreté de Jésus-Christ et l’humilité avec laquelle Il a porté Sa Croix. »

Héraclius, se dépouillant alors de ses splendides vêtements, et détachant sa chaussure, jeta sur ses épaules un vulgaire manteau et se remit en route. Cela fait, il accomplit facilement le reste du trajet et replaça la Croix sur le mont Calvaire, à l’endroit même où les Perses l’avaient enlevée.


La solennité de l’exaltation de la sainte Croix, que l’on célébrait chaque année en ce même jour, prit alors une grande importance, en mémoire de ce qu’elle avait été remise par Héraclius, au lieu même où on l’avait dressée la première fois pour le Sauveur.


Unissons-nous en esprit aux fidèles qui dans l’église de Sainte-Croix à Rome vénèrent aujourd’hui les reliques du Bois sacré qu’on y expose, afin qu’ayant été admis à l’adorer sur terre en cette solennité où nous nous réjouissons de son Exaltation, nous soyons de même, durant l’Éternité, mis en possession du salut et de la gloire qu’il nous a procurés.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Méditez souvent sur la Croix de Jésus-Christ ; exaltez-la dans votre cœur.

Méditation du jour
Quel homme fut aimé comme le Crucifié du Calvaire ?  suite

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