N° 886-887
REVERS DE LA MÉDAILLE ET EFFETS PERVERS

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La perfection n’est pas de ce monde, et par conséquent il y aura toujours quelque chose à redire sur tout. Les esprits aigres ou chagrins auront toujours de la matière pour entretenir leur vice, ce qui, on le remarquera est vrai pour tous les défauts et tous les pécheurs. Tous les systèmes ayant des avantages ont nécessairement quelques inconvénients. Mais comme le remarque saint Thomas d’Aquin, si on peut toujours améliorer une loi (nécessairement imparfaite), il n’est pas toujours expédient de le faire, car les inconvénients du changement par l’amélioration peuvent être plus grands que les avantages nouveaux qu’on prétendrait en retirer. (Somme de Théologie, Ia-IIæ, q. 97, a. 2)

Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y ait jamais possibilité de critique ni amélioration possible. Cela peut se fonder précisément sur l’observation des inconvénients et surtout des effets dits pervers à cause de leur particulière malice.

UN EFFET PERVERS DE LA S.S.

On pourrait ainsi gloser sur la Sécurité sociale. D’autres ont pu montrer qu’avant sa mise en œuvre, il y avait des principes et une vie de soutien mutuel et charitable ; que la Sécurité sociale n’est pas une panacée (pour preuve ses gigantesques difficultés et son effondrement programmé) ; si le progrès est incontestable, il eut été tout aussi patent sous une autre forme comme on le voit dans d’autres pays. C’est comme si l’on disait que c’est grâce à l’État républicain et laïc qu’on a pu avoir de belles voitures Renault modernes. Ce serait oublier un peu vite qu’avant d’être une marque c’était un nom, celui d’un entrepreneur hardi et autrement dynamique que l’État.

Bref, il y a des inconvénients manifestes à la Sécurité sociale. J’en ai mesuré un encore récemment :

Un médecin m’a prescrit une analyse de sang. Je l’ai fait faire comme deux précédentes (il y a cinq ans) au même laboratoire. À l’époque, ayant indiqué que je n’étais pas assuré, je vis venir la patronne qui aimablement, au vu de mon état et de ma soutane, me fit cadeau de la prestation. C’était naguère et surtout autrefois, habituelle et même élémentaire correction et savoir-vivre à l’égard des membres du clergé. Ces bonnes manières facilitaient les relations à moins que ce soit l’inverse, ce qui revient au même : effets des vertus chrétiennes.

Lorsque le scénario fut repris il y a un mois au même endroit, la même propriétaire vint et me fit aussitôt un violent reproche de n’être point assujetti à la dite Sécurité sociale ; qu’il me fallait comprendre qu’elle avait des frais ; qu’après tout, tout le monde maintenant était couvert, etc. Je n’insistais évidemment pas, et dans un reste d’ancien réflexe elle me fit la réduction d’un tiers du montant de la facture.

Je ne conclus rien autre chose que ceci : les garanties universelles, les assurances et aides institutionnelles de toutes sortes et dans tous les domaines suppriment (?) tous les aléas des risques de notre vie terrestre et en même temps toute pratique humblement, quotidiennement et fraternellement charitable. Il y a de moins en moins d’êtres humains ayant une âme à sauver (et donc des vertus à pratiquer), et de plus en plus de robots, d’animaux dûment répertoriés, numérotés et sécurisés pour un certain laps de temps.

Mais s’est-on assuré pour l’avenir éternel ?

DE L’ÂME ET DU CORPS

Il ne faut certes pas conclure qu’il ne faut rien faire de manière institutionnelle pour assurer un confort, un bien-être physique et corporel. Mais il faut se défier en revanche des principes mauvais (ou faussement bons) ; avoir la notion des proportions ; savoir qu’il y a toujours des cas, des situations imprévisibles, que le bien des corps est un vrai bien mais bien moindre que celui des âmes. Cette considération n’a jamais empêché les Vincent de Paul, les Camille de Lellis, les Jean de Dieu et tous les autres d’être des Saints, de grands Saints, qui ont manifesté jusqu’à l’héroïsme leur soucis des corps et, en proportion, c’est-à-dire à un degré infiniment supérieur, leur soucis des âmes. Les gens du monde ne mesurent guère que le visible, le sensible, le corporel. C’est à tort !

... ET PAR OMISSIONS

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On sait que le Confiteor, le « Je confesse à Dieu ... » de la Messe, nous fait accuser les péchés que nous avons commis « par pensées, par paroles et par actions ». Au rit dominicain, le Confiteor ajoute « ... et par omissions ». Et en effet, ils sont bien nombreux ces péchés que nous commettons par omission. (Il y eut pendant le premier millénaire de nombreuses formules de confession en usage, souvent fort longues. L’Église de Rome a fixé pour sa liturgie la formule actuelle au commencement du XIIIe siècle.)

Un petit livre de l’entre-deux-guerres, avec beaucoup d’humour, veut attirer notre attention et propose un examen de conscience sérieux. Le titre du livre : ... Et par omissions. Examen d’un Chrétien médiocre. Une petite chronique à suivre nous fera mieux examiner notre conscience, après Pâques, en nous amusant... (?) de nos travers pour nous inciter à mieux les corriger.

(à suivre) : voir N° 891 #

Pour nous aider à méditer

Nous devons, d’un grand courage, avoir une très ferme confiance en Dieu et en Son secours.

(S. François de Sales, Traité de l’amour de Dieu, L. 111, ch. 4).

Recommandation spirituelle de la semaine

Comment faire comprendre à ceux qui nous entourent que nous aimons Dieu ? Comment prouver à nos propres yeux que notre Dieu est le seul vrai ainsi que Sa religion ? En étant moins zélés que les sectateurs des fausses religions pour leurs démons ?


Vendredi 8 décembre 2023
IMMACULÉE CONCEPTION

de la Bienheureuse Vierge Marie
1re classe

Temps de l’Avent

Mémoire de la première semaine de l’Avent


Oraison - collecte
Ô Dieu, qui, par l’Immaculée Conception de la Vierge, avez préparé à Votre Fils une demeure digne de Lui, nous Vous en supplions, Vous qui, en prévision de la mort de ce même Fils, l’avez préservée de toute tache, accordez-nous, par son intercession, qu’étant purifiés de nos fautes, nous parvenions jusqu’à Vous. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.


Mémoire de l’Avent :


Faites paraître, Seigneur, Votre puissance et venez ; afin que nous méritions d’être arrachés, par Votre secours, aux imminents périls où nos péchés nous engagent, et d’en être sauvés par Votre vertu libératrice ; Vous qui étant Dieu vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Ayant décidé de toute Éternité, de faire de Marie la Mère du Verbe incarné, Dieu voulut qu’elle écrasât dès le premier instant de sa conception la tête du serpent.

Il l’entoura « d’une parure de sainteté » et fit de son âme, « qu’Il préserva de toute tache, une habitation digne de Son Fils ». Dès le VIIIe siècle, on commémorait en Orient le 9 décembre, au IXe siècle, en Irlande, le 3 mai et au XIe siècle, en Angleterre, le 8 décembre la fête de la « Conception » de la Vierge.


Les bénédictins avec saint Anselme, et les franciscains avec Duns Scot (mort en 1308) furent favorables à la fête de « l’immaculée Conception » célébrée dès 1128 dans les monastères anglo-saxons. Au XVe siècle, le Pape Sixte IV, franciscain, fit construire au Vatican la chapelle Sixtine en l’honneur de la Conception de la Vierge.


Et le 8 décembre 1854, Pie IX proclama officiellement ce grand dogme en se faisant l’écho de toute la tradition chrétienne que résume la parole de l’Ange : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes ». « Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous », dit avec vérité le verset alléluiatique de la Messe.


Comme l’aurore, messagère du jour, Marie précède l’Astre qui illuminera bientôt le monde des âmes. Introductrice de son Fils, c’est elle qui se présente la première dans le cycle liturgique.


Demandons à Dieu « de nous guérir et de nous délivrer de toutes nos fautes », afin que, recevant cette vertu qui est propre à la fête de l’Immaculée, nous soyons plus dignes d’accueillir Jésus dans nos cœurs lorsqu’Il y viendra le 25 décembre.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Répétez souvent : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous » et portez la Médaille miraculeuse.


Méditation du jour
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