N° 1319
LA NOTE DE LECTURE DU FRÈRE DIDIER

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« (L’Église) ne se préoccupe que de deux choses : la Charité d’abord, et, en fin de compte, la Vérité. C’est là sa politique, c’est là son intérêt d’état. Tant qu’elle peut espérer de la réflexion ou du repentir, elle ménage, elle supplie ; mais dès que l’obstination se montre, elle rompt, et cette rupture est toujours fatale à ses ennemis, elle seule se trouve, en définitive, avoir conservé la vie. Du reste, elle attend, parce qu’elle a le temps. » (Auguste Nicolas, Études philosophiques sur le Christianisme, 22e édition, T. IV, p. 532, Émile Vatton, Paris - 1874).

La bonté de l’Autorité consiste à patienter devant ceux qui manifestent une certaine bonne volonté, mais épargner les endurcis c’est faiblesse.

DES MŒURS CONTEMPORAINES ET DES TRADITIONS

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On sait combien les mœurs sont le reflet de la moralité du moment, du lieu et du contexte. On sait aussi que toute généralisation est certes abusive ; mais avec nos temps modernes et les modernes moyens de communications, il est facile de constater que l’éducation s’effondre, la banalisation de l’immoralité s’accélère et que ceux qui sont à la traîne (a fortiori ceux qui résistent) sont critiqués, méprisés, rejetés et même aujourd’hui légalement condamnables et parfois condamnés. « Mais où allons-nous ? » disent discrètement certaines personnes d’âge complètement effarées.

NE PAS SE PRENDRE AU SÉRIEUX ?

Dans l’éducation, il y a un fondement important : le respect de soi et des autres. Je n’aime guère le faux principe : « Il ne faut pas se prendre au sérieux ». Certes, cela peut vouloir dire qu’on n’est rien par nous-même, parce que l’on est que ce que Dieu a bien voulu faire de nous. Il n’en reste pas moins que soi, c’est nous-même bien sûr, avec notre âme. Et quel prix avons-nous ? Celui du Sang qui nous a racheté ! Est-ce rien ? Ne pas se prendre pour ce qu’on n’est pas, évidemment. Mais se mépriser quand on a une fonction, quand on a un ministère, quand on a une responsabilité, quand on a un exemple à donner, c’est moins se prendre au sérieux que de prendre les choses au sérieux ; considérer la mission, le devoir, la responsabilité dans lesquels Dieu nous a placé. La dérision de soi est rarement vertu, et j’entends bien que le contentement de soi est orgueil ! Subtilité certes pour beaucoup. Mais on ne peut passer à côté de la difficulté sans scandaliser les faibles et les moins faibles.

LA MOQUERIE ET LA DÉRISION

La dérision ne se distingue guère de la moquerie que dans la modalité de l’acte : la moquerie se fait par les lèvres, c’est-à-dire par des paroles et des éclats de rire ; la dérision au contraire par des grimaces.

« La moquerie, dit saint Thomas d’Aquin, se fait par manière de jeu, d’où l’expression équivalente : se jouer de quelqu’un » (IIa-IIæ, q. 75, a. 1). Le docteur de l’Église précise qu’ « il est écrit dans le livre des Proverbes : “Dieu se moque des moqueurs”. Or cette moquerie divine consiste, selon le Psalmiste, à punir le péché mortel par d’éternels supplices. Donc la moquerie est un péché mortel. » (ibid. a. 2). Avec, il est vrai, atténuation éventuelle suivant les conditions habituelles du péché mortel.

Dans le même article, saint Thomas précise que si l’outrage (qui comporte un déshonneur infligé à autrui) est un péché plus grave que la moquerie, celle-ci peut l’être davantage car « dans l’outrage on paraît prendre au sérieux le mal d’autrui, mais le moqueur s’en amuse. Il y a là plus de mépris et une plus grande atteinte à l’honneur. On voit par là combien la moquerie est un péché grave ; et d’autant plus grave que la personne dont on se moque a droit à plus de respect. » Tout cela se situe dans les péchés contre la vertu de Justice.

DE L’IRONIE

Dans une partie spéciale des vertus, les « vertus sociales », S. Thomas d’Aquin traite dans sa Somme Théologique de « l’ironie par laquelle on se déprécie soi-même » (IIa-IIæ, q. 113). Lorsque c’est contraire à la vérité, c’est péché puisque mensonge. « Par l’ironie on peut se déprécier soi-même en disant le contraire de la vérité : soit que l’on avoue un défaut que l’on ne se reconnaît point, soit que l’on nie une qualité que l’on se reconnaît. Cela, c’est de l’ironie, et c’est toujours péché. » C’est de la fausse modestie ou fausse humilité ; il faut se tourner vers Dieu et Lui rendre gloire des bienfaits réels reçus, L’en remercier, s’en montrer digne. Et si on pense par l’ironie se garder de l’orgueil : on ne peut pas faire le mal même pour un grand bien. C’est d’ailleurs ce que S. Thomas rappelle en répondant à cette objection de l’orgueil à prévenir : « Personne ne doit faire un péché pour en éviter un autre. Il est donc absolument défendu de mentir pour éviter l’orgueil ».

Et puis, il y a ce respect que l’on doit aux autres et que l’on se doit à soi-même. La politesse, les égards manifestés en sont des manifestations élémentaires et en quelque sorte obligatoires de la vie en société. Nous en verrons une application à propos du voussoiement.

(à suivre) : voir Bulletin Dominical N° 1322-1323


Vendredi 29 mars 2024
TRIDUUM SACRÉ
VENDREDI SAINT

Férie de 1re classe
Semaine Sainte

S. Eustase, abbé


La « Grande Semaine »


LE TRIDUUM SACRÉ


La couleur liturgique est le violet ;


les crucifix et les images sont voilés.


Nous mettons la couleur noire


pour le grand deuil de l’Église.


POUR CE VENDREDI SAINT :


Cliquer sur le nom de la fête

(sous la date ci-dessus)


On pourra suivre ce jour d’hui,

vendredi Saint, la :


XIII - TREIZIÈME STATION :

voir : 13e station - Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère. #1909


voir : Prières de début. #1897-1



Oraison - collecte
1. Pour la sainte Église

Dieu tout-puissant et éternel, qui, dans Votre Christ avez fait connaître Votre gloire à tous les peuples : gardez l’œuvre de Votre miséricorde afin que Votre Église, propagée dans tout l’univers, persévère avec une Foi solide dans la confession de Votre Nom. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


2. Pour le Souverain Pontife :

[Cette Oraison est omise cette année encore]


3. Pour tous les Ordres du clergé

et toutes les conditions des fidèles

Dieu tout-puissant et éternel, par l’Esprit de qui tout le corps de l’Église est sanctifié et régi, exaucez nos prières pour toutes les conditions chrétiennes, afin que, par le don de Votre grâce, Vous soyez fidèlement servi dans tous les rangs, dans leurs degrés divers. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du même Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


4. Pour les chefs d’États

Dieu tout-puissant et éternel, qui avez en Vos mains tous les droits et toutes les forces des royaumes et tout pouvoir et tout droit sur les peuples, regardez favorablement ceux qui ont autorité pour nous gouverner, afin que, dans le monde entier, sous la protection de Votre main, l’intégrité de la religion et la sécurité de la patrie soient sans cesse maintenues. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. .


5. Pour ceux qui vont être baptisés

Dieu tout-puissant et éternel, qui favorisez Votre Église d’une fécondité toujours nouvelle, augmentez la Foi et l’intelligence de nos catéchumènes afin que régénérés dans les Fonts baptismaux, ils soient réunis à Vos fils d’adoption. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


6. Pour les besoins des fidèles

Dieu tout-puissant et éternel, consolation des affligés et force de ceux qui souffrent, faites que les prières de ceux qui crient dans quelque tribulation, parviennent jusqu’à Vous, afin que tous, dans leurs nécessités, puissent se réjouir des secours de Votre miséricorde. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


7. Pour l’unité de l’Église

Dieu tout-puissant et éternel, qui nous sauvez tous et ne voulez pas qu’aucun se perde, daignez regarder les âmes entraînées par les ruses du démon, afin que, renonçant à toute la perversité de l’hérésie, leurs cœurs égarés reviennent à de meilleurs sentiments et retournent à l’unité de Votre Vérité. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


8. Pour la conversion des Juifs

Dieu éternel et tout-puissant, qui ne rejetez pas non plus les Juifs de Votre miséricorde, exaucez les prières que nous Vous adressons pour ce peuple aveuglé ; donnez-leur de connaître la lumière de Votre vérité, qui est le Christ, afin qu’ils soient arrachés à leurs ténèbres. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


9. Pour la conversion des infidèles

Dieu éternel et tout-puissant, qui recherchez toujours non pas la mort des pécheurs, mais leur vie, daignez accueillir notre prière ; délivrez les païens du culte des idoles, et agrégez-les à Votre sainte Église pour Votre louange et Votre gloire. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
On lit au Martyrologe romain de ce jour :


Au monastère de Luxeuil, en France, la mise au tombeau de saint Eustase abbé, disciple de saint Colomban.

Il fut le père de près de six cents religieux, et se rendit célèbre par la sainteté de sa vie et l’éclat de ses miracles.

 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Pensez souvent aux terribles supplices des Martyrs, pour soutenir votre courage.



Méditation du jour
Offrande d’une valeur infinie  suite

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