N° 1305

DE FIL EN AIGUILLE…

269

…Ou comment faire des découvertes (ou des retrouvailles…) en tirant dans un gilet de laine sur une maille qui a cédé : c’est tout une pelote qu’on récupère (quitte à mettre très à mal le gilet qui d’ailleurs avait été mal tricoté). C’est ce que je suis en train de vérifier une fois de plus à propos d’un Saint français, missionnaire, né dans le diocèse du Curé d’Ars (Belley) en 1803 et mort à trente-huit ans à l’autre bout du monde, à Futuna.

Refaisons ensemble ce détricotage pour mieux considérer ce qui avait été glorieusement tricoté mais aussi tant soit peu retricoté par quelque malin esprit.

Le point de départ, comme souvent, est très innocent, ou aux antipodes (où se trouvent d’ailleurs les Îles Wallis et Futuna) du propos auquel on aboutit. Il faut en effet se souvenir que c’est la Providence qui « gère » les événements de notre existence (et non le « hasard », mot bien banal pour désigner Dieu Lui-même et pour n’avoir pas à Le remercier de Ses bontés).

ART, RELIGION ET PHILATÉLIE

On s’est aperçu dans ce Bulletin Dominical de la rémanence d’un de mes loisirs d’autrefois : la philatélie. J’en ai gardé certes un certain goût : la technique d’impression à partir d’une matrice d’acier si finement gravée par de réels artistes et les divers sujets si habilement dessinés et coloriés surtout lorsqu’il s’agit de la nature, des monuments, des tableaux à sujets religieux ou au moins honnêtes. De tels auteurs, Catholiques (mais inconnus en tant que tels), ont pu même être académiciens comme Albert Decaris qui, s’il a commis par ordre de la république et par l’entraînement de sa profession bien des sottises hélas, a produit aussi des œuvres à caractère catholique de belle venue. Tout comme des Gandon ou autres Roty si connus des numismates et philatélistes.

Ainsi cette vue de Cannes en 1960 (Decaris) à l’occasion d’un important congrès européen auquel j’assistais avec ma Maman qui y avait des responsabilités et des connaissances de Grands de l’époque et que j’ai pu ainsi saluer.

Ou cette célèbre fresque d’Eugène Delacroix près de l’entrée de l’église Saint-Sulpice à Paris représentant ce que tout le monde reconnaît instantanément (gravé par Gandon).

LA MARIANNE DROGUÉE

484

Il y a aussi le grand déplaisir de voir ces vignettes, qui peuvent être si belles et didactiques —tant par la technique de la gravure (il y a de moins en moins de timbres gravés) que par les thèmes ou les œuvres représentés— servir à de mauvais desseins, à de la vile propagande et à ce prétendu « art moderne » si parfaitement contre-nature et contre le goût le moins bien formé.

Quant à affranchir du courrier avec cette « marianne droguée » qui nous a obsédés pendant des années ! Alors là, non ! De là ce que les abonnés par la poste constatent en recevant chaque semaine leur Bulletin Dominical : des sujets religieux (quand c’est possible) et en tous cas des timbres moins laids, et parfois étrangers pour varier et sortir de la vacuité des émissions françaises.

Mais ce qui m’a frappé une fois de plus, c’est combien la France étant capable du pire, l’était aussi du meilleur, à l’occasion (rare). J’ai en effet trouvé à la Poste cette bande (ci-contre) de Wallis et Futuna, avec ce sujet. Oui, je sais, ils auraient pu mettre « Saint » devant le nom du martyr… Ainsi, on respecte, on honore même, la religion chez les « sauvages » (il y a de nombreux timbres religieux Outre-mer), mais chez nous, les civilisés…

Suite dans le prochain Bulletin Dominical : voir N° 1306.

Pour nous aider à méditer

Dieu est jaloux de notre amour, c’est pourquoi Il va jetant Ses inspirations sur des âmes qu’Il sépare d’entre les autres, lesquelles par une puissante résolution se viennent consacrer et dédier leur cœur avec toutes ses affections, leur corps et leurs biens à Son honneur et gloire, choisissant l’état de la Religion pour y vivre avec plus de perfection et moins de danger de se perdre et divertir de leur sainte résolution. (S. François de Sales, Sermons, XIII).

Notes tirées du sermon

« Ô Dieu, qui donnez à Vos fidèles de n’avoir plus qu’un seul vouloir, accordez à Vos peuples d’aimer ce que Vous leur commandez, de désirer ce que Vous leur promettez ; afin qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs demeurent fixés là où sont les joies véritables. Par J-C.N.S. » (Collecte).

Suivant les missels des fidèles qu’on consulte, on trouve des traductions très variées qui peuvent ouvrir l’esprit et l’âme vers de belles et grandes perspectives, mais aussi vers des erreurs si l’on n’y prend garde. D’où le rôle si salutaire naguère de l’Église, également dans ce domaine, contrairement aux idées fausses des partisans de la libre pensée et de ceux qui « s’arrangent directement avec le Saint-Esprit » pour être éclairés. S. François de Sales citant un fondateur du protestantisme : pour garantir les Écritures, « le S. Esprit rend un témoignage secret ? mais quelle folie ! » Raison pour laquelle l’Église veillait sur les publications religieuses (et celles qui traitent de la Liturgie pour les fidèles). Même un texte en langue d’origine n’est pas facile pour celui qui connaît cette langue ; à plus forte raison s’il s’agit de traductions. Prudence donc, surtout dans les temps difficiles où les loups sont légion.

« Donnez à Vos fidèles de n’avoir plus qu’un seul vouloir. - Ô Dieu, qui donnez aux cœurs de Vos fidèles une même volonté, - …de ne vouloir plus qu’une seule fin. - Dieu qui dans l’âme des fidèles réalisez l’unité du vouloir. » (Différentes éditions du seul Dom Lefebvre). Et encore : « Ô Dieu, qui faites dans les fidèles l’union des cœurs et des volontés. - Seigneur, qui, dans une volonté unique, réunissez les cœurs de Vos fidèles. - …qui unissez tous les fidèles dans un même esprit. - …qui unissez les esprits de Vos fidèles dans une même volonté. » Et les plus modernes avant le concile : « Dieu qui mets au cœur de tes fidèles un unique désir. - Seigneur faites que les chrétiens soient unis entre eux. - Faites que malgré les bouleversements de ce monde, notre cœur reste attaché au vrai bonheur. » C’est quand même bien quand quelqu’un de compétent peut mettre de l’ordre dans cette… diversité.

Recommandation spirituelle de la semaine

« Si les Traditions sont négligées, l’Évangile en souffrira du détriment. » (Saint Basile le Grand, De Spiritu Sancto, chap. 27)


Dimanche 16 novembre 2025
23e dimanche après la Pentecôte
2e classe
Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Pardonnez, nous Vous en supplions, Seigneur, les offenses de Vos peuples ; afin que, par Votre bonté, nous soyons délivrés des liens des péchés que notre fragilité nous a fait commettre. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Sainte Gertrude, appelée la Grande, était cistercienne et fille tout à la fois de saint Bernard et de saint Benoît. Sa vie s’écoula presqu’entière dans le cloître, où elle fut offerte à Dieu dès l’âge de cinq ans, en 1261.


Le 27 janvier 1281, sainte Gertrude avait alors un peu plus de vingt-cinq ans, l’Époux de son âme Se révéla à elle d’une façon merveilleuse ; Il la consola d’une épreuve qui la tourmentait et la favorisa durant les huit années qui suivirent, de visions remarquables.

Sur l’ordre de Dieu, elle les écrivit dans un livre merveilleux intitulé : Les Révélations de sainte Gertrude. Nous possédons d’elle aussi le Livre de la grâce spéciale, les Exercices de sainte Gertrude et les Prières de sainte Gertrude.


« Nul ne peut lire, écrit le P. Faber, les écrivains spirituels de l’ancienne école de saint Benoît, sans remarquer avec admiration la liberté d’esprit dont ils étaient pénétrés. Sainte Gertrude en est un bel exemple ; elle respire partout l’esprit de saint Benoît. L’esprit de la religion catholique est un esprit facile, un esprit de liberté ; et c’était là surtout l’apanage des Bénédictins ascétiques de la vieille école ».


Les œuvres de sainte Gertrude ne sont en effet que comme un écho des pensées qu’elle puisait dans la sainte Liturgie. Enfant docile envers l’Église, elle écoutait chaque jour sa voix maternelle qui tour à tour pleure et se réjouit dans la divine Psalmodie et dans les textes de sa prière officielle.


Cette direction sûre et infaillible la conduisit rapidement aux sommets de la perfection. « Vous me trouverez, déclarait Jésus, dans le Saint Sacrement et dans le cœur de Gertrude ».


Prophétesse de l’amour de Dieu, elle fut la première grande révélatrice de la dévotion au Sacré-Cœur. Notre-Seigneur lui apparut un jour avec saint Jean, et ce dernier lui dit de se pencher sur la poitrine du Maître afin d’entendre les battements du Cœur divin. Il ajouta qu’il les avait entendus lui-même à la dernière Cène, mais qu’il ne pouvait en parler alors, parce que cette manifestation était réservée aux derniers temps où la Charité se refroidirait dans l’Église.


Il lui demanda alors d’en faire la révélation aux âmes. Sainte Gertrude tenant en main sa lampe allumée attendait l’arrivée de l’Époux ; elle mourut, dit le Bréviaire romain, en 1334, consumée plutôt par l’ardeur de son amour que par la maladie.

Elle fut déclarée patronne des Indes occidentales, et au nouveau Mexique une ville fut bâtie en son honneur et porte encore son nom.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Méditez souvent sur la Passion de Jésus-Christ et sur le Sacré-Cœur.

Méditation du jour
Pourquoi les Saints soupiraient après la Patrie céleste  suite

|Qui sommes-nous ?| Effectuer un don| Contacts| |