N° 1304
Les Traditionalistes œcuméniques

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À force de mélanger tous les genres, de faire de « l’entrisme », de pratiquer l’œcuménisme dans tous les domaines, de vouloir se placer au-dessus de la mêlée,… on voit se réaliser parfaitement aujourd’hui ce que Pie XI décrivait dans son Encyclique Mortalium animos (6 janvier 1928) : l’indifférentisme, résultat de la confusion mentale. Je ne dis pas confusion doctrinale : qu’est-ce que la doctrine pour des esprits sentimentaux qui veulent contourner les difficultés et surtout faire plaisir à tout le monde (ou presque… car ceux qui défendent la vérité sont généralement les sacrifiés…). Déjà les pré-œcumaniaques de l’époque se sentaient facilement au-dessus des autres en planant par-dessus les « querelles de chapelles » (qu’étaient les sectes séparées de l’Église et l’Église elle-même ramenée à leur niveau). Cet esprit s’est maintenu à travers les modernes œcumaniaques de vaticandeux jusqu’à ceux des traditionalistes eux-mêmes qui pratiquent l’« œcuménisme tradi » par connaturalité, grâce en particulier à l’air vicié qu’on ne respire pas impunément.

De l’œcuménisme à la perte de la Foi

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S’appliquant aux débuts de l’œcuménisme (de ceux qu’on appelait les « panchrétiens »), l’encyclique de Pie XI peut nous éclairer sur nos manières actuelles : « Sous les séductions et le charme de ces discours, se cache une erreur assurément fort grave qui disloque de fond en comble les fondements de la foi catholique. »

« C’est pourquoi, puisque la charité a pour fondement une foi intègre et sincère, c’est l’unité de foi qui doit être le lien principal unissant les disciples du Christ. Comment, dès lors, concevoir la légitimité d’une sorte de pacte chrétien, dont les adhérents, même dans les questions de foi [et donc pas seulement…], garderaient chacun leur manière particulière de penser et de juger, alors même qu’elle serait en contradiction avec celles des autres ? »

« En vérité, Nous ne savons pas comment, à travers une si grande divergence d’opinions, la voie vers l’unité de l’Église pourrait être ouverte, quand cette unité ne peut naître que d’un magistère unique, d’une règle unique de foi et d’une même croyance des Chrétiens. En revanche, Nous savons très bien que, par là, une étape est facilement franchie vers la négligence de la religion ou indifférentisme et vers ce qu’on nomme le modernisme, dont les malheureuses victimes soutiennent que la vérité des dogmes n’est pas absolue, mais relative, c’est-à-dire qu’elle s’adapte aux besoins changeants des époques et des lieux et aux diverses tendances des esprits, puisqu’elle n’est pas contenue dans une révélation immuable, mais qu’elle est de nature à s’accommoder à la vie des hommes. »

Redisons-le : En pesant correctement chaque terme, on comprend à quel point nous sommes aux antipodes aujourd’hui…

Les nouveaux marchands du Temple

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Bien sûr, il y a d’autres domaines d’application que la Messe pour transcender les chapelles concurrentes (« du moment que c’est valide », « du moment que c’est la Messe dite de S. Pie V »…) ! Il y a par exemple la musique dont on entend facilement dire qu’elle est « au-dessus des religions » ! On a introduit ou admis, là aussi, le relativisme si commode pour se sortir d’affaire et se mouvoir à l’aise dans ce monde si varié.

Qu’un auteur aussi catholique que Louis Couperin (oncle de François Couperin le Grand), dont la famille fut pendant près de deux siècles titulaire des orgues de Saint-Gervais à Paris, soit interprêté théâtralement dans une pièce si spécifiquement liturgique que des Ténèbres, dans un « temple protestant » en précisant qu’il s’agit de la liturgie « des jours saints précédant Pâques » et en payant en plus, c’est fort pitoyable et hors sujet. On se souvient qu’encore récemment, des évêques avaient même haussé un peu la voix pour regretter que les églises soient transformées en salle de concert. Au bénéfice des temples ? Temps néo-barbares !

Pour nous aider à méditer

Le chantre duquel j’ai parlé, étant devenu sourd, n’avait nul contentement à chanter que celui de voir quelquefois son prince attentif à l’ouïr et y prendre plaisir. Ô que bienheureux est le cœur qui aime Dieu sans aucun autre plaisir que celui qu’il prend de plaire à Dieu ! car, quel plaisir peut-on jamais avoir plus pur et parfait que celui que l’on prend dans le plaisir de la Divinité ? (S. François de Sales, Traité de l’Amour de Dieu, Liv. IX, chap. 11).

Notes tirées du sermon

Arius, père de l’arianisme qui provoqua le Concile de Nicée (en 325) qui le condamna, était prêtre et dirigea une grande paroisse d’Alexandrie où il acquit une réputation de prédicateur et d’ascète. On tente aujourd’hui, comme pour tant d’autres malheureux hérésiarques, ou comme Pilate, de le réhabiliter dans l’esprit qui est si typique du libéralisme, de l’indifférentisme et de l’œcuménisme de nos temps apostats : « Bien qu’il soit habituellement voué aux gémonies comme un hérétique abominable [ce qui est manifestement un pléonasme si on sait qui est Dieu et ce qu’est la Foi], il enseignait en fait une christologie subordinatianiste que d’autres avant lui avaient professée [la belle excuse !]. En fait, à la fin de sa vie, il avait cessé de jouer un rôle directeur [quand le mal est fait, on peut se passer de l’initiateur…], et fut largement entraîné dans un mouvement conduit par d’autres. » [ ! ] Cela dans un petit Dictionnaire du Christianisme ancien (1994), d’un ancien et célèbre éditeur catholique ! On comprend que toutes les fantaisies doctrinales d’aujourd’hui, des modernistes comme de tant de traditionalistes, ne fassent plus peur à personne…

Une grande partie de la chrétienté fut ainsi arienne sauf de rares saints évêques (S. Athanase d’Alexandrie ou S. Hilaire de Poitiers) qui se distinguèrent. S’écarter tant soit peu de l’Église et de ses lois, c’est tomber sous la dure loi totalitaire de tout sectaire : alors qu’on caricature et calomnie l’Église en lui prêtant odieusement des agissements qui sont typiquement ceux des sectes.

Saint Herménégilde, arien comme son père le roi visigoth d’Espagne, laborieusement converti par sa femme Ingonde et l’évêque fidèle de Séville saint Léandre, fait prisonnier par son père, refusa de faire ses Pâques des mains d’un évêque (valide mais hérétique…) et reçut pour cela un coup de hache sur la tête.

La fidélité a un prix. L’Éternité aussi. Jésus nous les a indiqués.

Recommandation spirituelle de la semaine

Qu’il faut toujours suivre la voix de sa conscience —pourvu qu’elle soit préalablement droitement formée— au prix même de tous les sacrifices. Tel est le fondement de notre vie morale dont les saints nous donnent l’exemple.


Mercredi 2 juillet 2025
Visitation de la

Bienheureuse Vierge Marie
2e classe

Temps après la Pentecôte



Oraison - collecte
Seigneur, nous Vous prions d’accorder à Vos serviteurs le don de la grâce céleste ; et, comme l’enfantement de la Bienheureuse Vierge a été le principe de leur salut, qu’ainsi la pieuse solennité de sa Visitation leur procure un accroissement de paix. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Mémoire de saint Processus et saint Martinien, martyrs :


Ô Dieu, qui nous donnez dans la glorieuse profession de Foi de Vos saints Martyrs Processus et Martinien un gage de Votre secours et de Votre protection, accordez-nous de profiter de leur exemple et de nous réjouir de leur intercession. Par Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
L’Archange Gabriel avait annoncé à Marie que Dieu donnerait bientôt un fils à sainte Élisabeth. Aussitôt la Vierge se rendit à Hébron, où habitait sa cousine ; c’est le mystère de la Visitation qui se célèbre au lendemain de l’ancienne Octave de la Nativité de saint Jean-Baptiste.


Aujourd’hui, comme au temps de l’Avent, l’Église rapproche le souvenir du Précurseur de celui de Jésus et de Marie.

Nous avons remarqué en effet, à cette époque, que le vendredi des Quatre-Temps d’hiver nous rappelait ce même mystère de la Visitation.

Cette solennité fut instituée pour l’univers entier, en 1389, par Urbain VI, afin d’obtenir la fin du grand schisme d’Occident.

Elle fut ensuite élevée au rite de double de 2e classe par Pie IX, car c’est en cette fête que s’acheva à Rome en 1849 la victoire de l’Église sur la Révolution.


Marie visite sainte Élisabeth et Jésus visite saint Jean et le sanctifie. Aussi saint Jean tressaille d’allégresse et sainte Élisabeth, remplie par lui de l’Esprit-Saint, s’écrie : « Vous êtes bénie entre les femmes et le fruit de votre sein béni ».

La Vierge, Mère de Dieu, qui porte en elle et produit, Celui qui porte et produit toutes choses, prononce alors « un sublime cantique », le Magnificat.

 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Exercez-vous à la prévenance et à l’amabilité chrétienne à l’égard du prochain.

Méditation du jour
« Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit a tressailli d’allégresse en Dieu mon Sauveur »  suite

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