N° 1297
Du moment que c’est la Messe ?

Nous y voilà enfin ! La guerre d’usure est-elle gagnée par la révolution au sein de l’Église comme le craignait un S. Pie X ? Presque. Les étapes sont difficiles à supporter avec leur lot d’épreuves. On observe aussi les dégâts des principes (faux) retenus en gros par bien des fidèles comme par exemple : « Du moment que c’est la vraie Messe » ou « Du moment que c’est valide… ». Le pire c’est que précisément la validité même est maintenant en cause !

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Nous avons vécu ici à Cannes, dans le cadre de la chapelle Saint-Cassien et du prieuré La Croix Saint-Joseph, dans un environnement protégé (religieusement, moralement…) à l’écart des débats qui s’acharnaient à nos portes. Nous avons été rattrapés par une actualité plus générale, mais affaiblis par un certain ronronnement domestique, oublieux pour la plupart des grands drames de la crise de l’Église. À ma lettre électronique (Bulletin Dominical No 1295) je retiens la première des rares réponses explicites (et écrites) à laquelle je réponds pour tous en remerciant son auteur qui n’a pas craint de s’exprimer et que j’espère rassurer malgré ses perplexités :

DANS NOTRE CADRE TROP PROTÉGÉ ?

— « C’est peut être un bon début???!!!!! »

Vous savez, d’abord, qu’une hirondelle ne fait pas le printemps.

Ensuite, dans les questions d’importance, on doit se placer au niveau le plus élevé pour apprécier les choses à leur juste valeur, et on doit aussi se détacher le plus possible des implications concrètes pouvant nous convenir ou nous déplaire personnellement pour des raisons plutôt subjectives. Rejetons l’individualisme —non catholique— qui nous ronge depuis plusieurs siècles.

Enfin il faut replacer le fait dans son contexte, local sans doute, mais aussi, mais surtout, dans son contexte général. Il faut en effet, autant que faire se peut, remonter aux principes, à l’histoire des événements concernés pour en avoir le meilleur éclairage possible, avec les éléments d’appréciation vrais, essentiels, et non accidentels ou anecdotiques qui ne manquent certes pas pour voiler l’essentiel…

LE CONTEXTE QUI PERMET L’INTERPRÉTATION

Tout d’abord, il faut noter, se rappeler, le contexte général qui est totalement, ouvertement subversif, révolutionnaire, et cela dans la société et depuis longtemps dans l’Église même. Pour le moment pas trop dans le sang…

Il faut se rappeler les méthodes éprouvées de la subversion, dans quelque domaine que ce soit (la politique, l’économie, l’art, les idées, le vocabulaire et le sens des mots, les modes, l’éducation, les mœurs… tout ce qui détermine un mode de vie). Ces méthodes ont été éprouvées et affinées depuis plusieurs siècles. Certains aspects spécifiques de cette subversion ont caractérisé des périodes récentes de crise plus remarquables : le libéralisme, le laïcisme, le modernisme, le socialisme, le national-socialisme, le bolchevisme et autres variantes du communisme, etc.

Il faut avoir présent à l’esprit l’évolution historique (l’entropie continue, ou peu s’en faut) depuis la fin du Moyen-Âge, c’est-à-dire depuis la Renaissance naturaliste suivie de la Réforme protestante puis de la Révolution.

Il faut avoir un peu vu (lu, étudié…) les mouvements, les moyens, les personnes dans les différents épisodes actifs de la subversion, ainsi que de la contre-réforme et de la contre-révolution. Car s’il faut observer les méthodes de la subversion, il le faut aussi pour celles de la réaction, en n’oubliant pas que les ennemis sont forts des faiblesses de ceux d’en face.

Comme pour le Chemin de la Croix, tout va depuis longtemps dans le même sens : la victoire (évidemment apparente, en tout cas provisoire) des ennemis de Dieu, de Son Église et des âmes à sauver ; la défaite (tout aussi apparente ou provisoire) des réactions, même lorsqu’on pense pouvoir gagner (voir saint Pierre au Jardin des Oliviers prenant son épée, et Jésus non seulement Se laissant arrêter mais retenant Pierre) et cela d’autant plus qu’on a raison, qu’on est dans le vrai (même exemple de Jésus à partir de Son arrestation).

POUR EN REVENIR À LA MESSE

Le but qui est proposé par l’évêché à certains fidèles, aussi séduisant soit-il (avoir la vraie Messe), est-il vraiment en cause ou n’est-il qu’un leurre, un appât ? Car enfin, ne s’agit-il pas d’unité dans l’Église ? Un seul Dieu, un seul Baptême, une seule Foi, une seule Église, un seul Chef ? Mais quelle unité en fait ? L’unité, certes, mais dans la Vérité ! Et la réalité est là : on vit dans le mensonge.

Ici encore, il y a l’aspect local et l’aspect général, ce qui veut dire que les intentions de l’évêque local même supposées bonnes (il faut être optimiste paraît-il !) s’inscrivent nécessairement dans un plan général d’ailleurs bien explicité : une directive romaine.

— « Pourquoi semblez-vous inquiet ? »

Je ne semble pas inquiet, je le suis, et je crois avoir de bonnes raisons.

D’abord celles indiquées plus haut : c’est ce contexte hélas bien clair qui donne à coup sûr l’éclairage convenable pour l’interprétation du fait précis qui s’inscrit dans ce contexte. C’est un principe d’interprétation élémentaire sinon infaillible.

Après les quarante années de refus des deux côtés (notre refus de la synaxe, leur refus de reconnaître leurs erreurs), tout serait si simplement réglé ? Victoire par épuisement ? Mais qui est épuisé ? Qui est le vrai gagnant dans ce marché de dupes ?

C’est oublier là encore le contexte. Je veux parler cette fois du contexte de la Messe, c’est-à-dire la doctrine catholique des Sacrements et ensuite, plus largement, toute la doctrine et la vie de l’Église.

(à suivre)

Pour nous aider à méditer

Si je fais quelque incision, ce ne sera pas sans que [vous] en ressentiez de la douleur ; mais je ne m’en mettrai pas en peine, puisque je ne suis ici que pour cela. (S. François de Sales, Les vrais entretiens spirituels, XVII).

Notes tirées du sermon

« Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les hommes rebelles. N’ayez donc aucune part avec eux ». Ces « choses », ce sont ces graves défauts que nous ne corrigeons pas en étant les « imitateurs de Dieu ». Ce sont ces monstruosités publiques —encouragées par l’esprit pervers de ce monde— qu’on ne peut plus dénoncer ouvertement maintenant que tant de perversions sont protégées légalement par les gouvernants de nos pays apostats.

Pourtant, nous sommes (ou devons être) des flambeaux et nous devons aller à contre courant. S. Jean Chysostôme, évêque et docteur de l’Église, le dit avec énergie : « Prenez le contre-pied de ce que nous avons blâmé, marchez dans une direction totalement inverse ». Plus de onze siècles plus tard, c’est ce qu’un saint Ignace proclamera comme méthode fondamentale dans ses Exercices spirituels : agere contra, faire le contraire. Avec l’esprit de contradiction qui sommeille en chacun, voilà un bon usage à en faire, sachant qu’il s’agit de faire le contraire de ce que nos défauts, les tentations et les suggestions du diable nous inclinent à faire.

« Il faut qu’en toute chose vous produisiez du fruit spirituel, poursuit S. Jean Chysostôme. "Attachez-vous à ce qui est agréable au Seigneur". Le reste est d’une âme puérile et faible. "Ne participez pas aux œuvres stériles des ténèbres, condamnez-les plutôt. Ce que ces hommes font en secret, la pudeur ne permet pas de le dire. Or tout ce que la lumière accuse est manifesté". S. Paul a dit : "Vous êtes lumière" ; et la lumière accuse ce qui s’accomplit dans les ténèbres. Si vous pratiquez donc la vertu, si vous êtes irrépréhensibles, les méchants ne pourront pas se cacher. Qu’un flambeau brille, et chacun est éclairé, cela suffit aussi pour éloigner le voleur : de même, si votre lumière brille, les méchants seront découverts et pris. Il est donc obligatoire d’accuser. » (XVIIIe Homélie sur l’Épître aux Éphésiens)

Recommandation spirituelle de la semaine

Méditons la trahison de Judas en considérant qu’elle n’a pas changé le plan divin qui l’utilise au contraire. Bons ou mauvais, nous entrons dans ce plan.


Vendredi 8 décembre 2023
IMMACULÉE CONCEPTION

de la Bienheureuse Vierge Marie
1re classe

Temps de l’Avent

Mémoire de la première semaine de l’Avent


Oraison - collecte
Ô Dieu, qui, par l’Immaculée Conception de la Vierge, avez préparé à Votre Fils une demeure digne de Lui, nous Vous en supplions, Vous qui, en prévision de la mort de ce même Fils, l’avez préservée de toute tache, accordez-nous, par son intercession, qu’étant purifiés de nos fautes, nous parvenions jusqu’à Vous. Par le même Jésus-Christ Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.


Mémoire de l’Avent :


Faites paraître, Seigneur, Votre puissance et venez ; afin que nous méritions d’être arrachés, par Votre secours, aux imminents périls où nos péchés nous engagent, et d’en être sauvés par Votre vertu libératrice ; Vous qui étant Dieu vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles.

Ainsi soit-il

Vie du Saint du jour
Ayant décidé de toute Éternité, de faire de Marie la Mère du Verbe incarné, Dieu voulut qu’elle écrasât dès le premier instant de sa conception la tête du serpent.

Il l’entoura « d’une parure de sainteté » et fit de son âme, « qu’Il préserva de toute tache, une habitation digne de Son Fils ». Dès le VIIIe siècle, on commémorait en Orient le 9 décembre, au IXe siècle, en Irlande, le 3 mai et au XIe siècle, en Angleterre, le 8 décembre la fête de la « Conception » de la Vierge.


Les bénédictins avec saint Anselme, et les franciscains avec Duns Scot (mort en 1308) furent favorables à la fête de « l’immaculée Conception » célébrée dès 1128 dans les monastères anglo-saxons. Au XVe siècle, le Pape Sixte IV, franciscain, fit construire au Vatican la chapelle Sixtine en l’honneur de la Conception de la Vierge.


Et le 8 décembre 1854, Pie IX proclama officiellement ce grand dogme en se faisant l’écho de toute la tradition chrétienne que résume la parole de l’Ange : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes ». « Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous », dit avec vérité le verset alléluiatique de la Messe.


Comme l’aurore, messagère du jour, Marie précède l’Astre qui illuminera bientôt le monde des âmes. Introductrice de son Fils, c’est elle qui se présente la première dans le cycle liturgique.


Demandons à Dieu « de nous guérir et de nous délivrer de toutes nos fautes », afin que, recevant cette vertu qui est propre à la fête de l’Immaculée, nous soyons plus dignes d’accueillir Jésus dans nos cœurs lorsqu’Il y viendra le 25 décembre.


 voir la grande vie du Saint


Résolution pratique du jour
Répétez souvent : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous » et portez la Médaille miraculeuse.


Méditation du jour
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