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S. Nabor et S. Félix
12 juillet
On lit au Martyrologe Romain de ce jour : À Lodi, dans l’Insubrie, les saints martyrs Nabor et Félix. Durant la persécution de Maximien, après divers tourments, ils furent décapités et consommèrent ainsi leur martyre. Leurs corps, apportés à Milan par la Bienheureuse Savine, y furent ensevelis avec honneur. 1759 Ces deux illustres témoins de la divinité de Jésus-Christ et de la vérité de la religion chrétienne ont eu pour panégyriste un des plus grands docteurs de l’Église, saint Ambroise, en son Commentaire sur saint Luc et en son Épître à sa sœur Marcelline ; et l’Église honore leur mémoire par une commémoration annuelle en son office. Ils paraissent dans l’histoire comme Melchisédech, sans père, sans mère et sans pays. Ce que les Annales ecclésiastiques nous apprennent, c’est que, dans la cruelle persécution de Maximien Hercule, ils furent arrêtés comme Chrétiens, assez près de Milan, et jetés dans une obscure prison, avec défense expresse de leur rien donner à manger ni à boire, afin que la faim et la soif les obligeassent d’abandonner le culte du vrai Dieu et les forçassent d’offrir de l’encens aux idoles. Mais ces généreux Chrétiens, que Dieu soutenait par sa parole, ne diminuèrent rien pour cela de leur constance et de leur fermeté dans la Foi, et endurèrent si généreusement, non seulement la faim et la soif, mais aussi les ténèbres, l’infection et les incommodités de leur cachot, qu’on désespéra de les gagner par cette première épreuve. Le tyran les fit donc paraître en sa présence ; et, comme il les trouva plus que jamais courageux, il les fit charger de coups de bâton. Ensuite, espérant que le supplice de saint Nabor pourrait intimider saint Félix, il fit appliquer le premier à la torture ; on lui brûla les côtés avec des torches ardentes, et on lui déchira toute la peau avec des ongles de fer. Le Martyr, au milieu de ces tourments, ne faisait autre chose que louer Dieu de la grâce qu’il lui faisait de souffrir quelque chose pour Sa gloire. Quant à saint Félix, bien loin d’être ébranlé par ce spectacle, toute sa peine était de n’être pas compagnon des douleurs de saint Nabor, comme il était son compagnon dans la profession du Christianisme. Le ministre de Satan, furieux de cette constance, les fit jeter tous deux dans un grand brasier, qui devait les consumer en un moment ; mais les flammes respectèrent tellement leurs corps et leurs cheveux mêmes, qu’ils n’en eurent aucun mal. Un miracle si éclatant devait confondre leur persécuteur, et lui faire connaître la puissance du Dieu de saint Nabor et de saint Félix ; mais son cœur s’endurcissant, comme celui de Pharaon, sans donner place aux lumières ni aux mouvements de la grâce, il fit conduire les Martyrs en prison, d’où peu de jours après il les fit tirer pour achever leur sacrifice. Ils furent décapités le 12 juillet de l’année 303, ou environ, auprès du ruisseau nommé Célare, où Sabine, dame également illustre par sa naissance et par sa vertu, leur donna la sépulture. Depuis, on les transporta à Milan, dans la basilique de leur nom, dont le même saint Ambroise fait mention dans la lettre à sa sœur. On les gardait dans la même église, qui porta le nom de Saint-François jusqu’en 1798. À cette époque, le gouvernement de la république cisalpine, dont le siège était à Milan, chassa de leur cloître les religieux Franciscains conventuels qui desservaient cette église, et la fit démolir. Avant qu’on la détruisit, l’archevêque de Milan donna l’ordre d’enlever les reliques des saints Nabor et Félix, ainsi que plusieurs autres qui y étaient conservées. On les déposa dans la basilique Ambrosienne, où elles se trouvent maintenant. |
Samedi 5 octobre 2024
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