Quelle puissance
que celle du livre
ou du journal !
Quelle responsabilité
nous prenons sur nous
quand nous écrivons,
quand par légèreté,
par passion,
par ignorance,
par cupidité
nous attaquons
ou nous humilions
les vérités de la Foi
les plus indispensables au salut,
les principes les plus nécessaires
à la sauvegarde de la morale,
de l’honneur du foyer,
de l’ordre social ;
quand nous ameutons l’opinion
contre les institutions
et les lois les plus équitables ;
quand nous peignons la vertu
sous les traits les plus rebutants
et le vice sous les couleurs les plus flatteuses.
Une pensée se dissipe,
une parole est tôt évanouie,
encore que les bouches puissent la répéter,
mais un écrit demeure,
passe de main en main,
se transmet de génération en génération.
Au contact d’un livre,
que d’innocences se sont flétries !
que d’intelligences se sont troublées,
et sont tombées dans le doute
et dans l’incrédulité !
que de cœurs se sont gâtés à jamais !
que de familles ont vu s’évanouir leur bonheur !
que de crimes ont été conçus
et exécutés !
Et ces convulsions
et ces haines
qui nous arment les uns contre les autres,
et ces inimitiés
qui divisent les classes
et toutes ces luttes sacrilèges
ne viennent-elles pas souvent
des journaux,
des romans,
des fausses philosophies ?
(R.P. Janvier, o.p.)