La vie du sage
est une vie en profondeur
avec de fortes assises.
C’est dire qu’elle ne s’improvise pas.
La vertu
est le résultat de nos actes,
en attendant qu’elle les dirige,
et la clarté qui la baigne
est l’effet concentré de longs recueillements.
Le sage est sans haine
et sans aigreur
pour personne ;
il est bon
et miséricordieux
avec tous,
sans égoïsme,
sans amour-propre,
égal au plaisir
et à la peine,
joyeux sans éclat,
maître de soi
et facile aux désirs d’autrui,
l’esprit fixé sans contention
sur la règle souveraine de ses jugements
et de ses actes,
qui est l’Esprit divin.
Le regard de Dieu enveloppe tout ;
la volonté de Dieu
est la loi des êtres ;
les rencontrer
et les suivre
est la sagesse même.
Qu’appellerait-on sagesse mieux que cette participation révérencieuse au Règne éternel ?
Dans les épreuves
qui ne peuvent manquer de survenir,
le sage brille d’un éclat nouveau ;
il est plus beau
que tout ce qui marque la supériorité de son regard
et le haut domaine
où siège son amour.
(R. P. Sertillanges, o.p.)