Il y a beaucoup d’hommes qui s’imaginent
être justes
quand ils rendent à chacun
ce qui lui est dû
dans le domaine des choses matérielles.
Ils ont payé exactement leurs achats,
ils ont compté à leurs ouvriers un juste salaire,
par exemple,
et il leur semble aisément
que toute justice est satisfaite.
Or, il n’en est rien.
Les droits d’autrui sont divers
et multiples,
à commencer par les droits de Dieu
auxquels donnera satisfaction
la vertu de religion
et tout ce qu’elle suppose ;
par les droits de nos parents
et de nos familles,
auxquels donneront satisfaction
les vertus de piété filiale
et de piété familiale ;
et le droit que possèdent
tous ceux qui nous entourent
à notre affabilité.
Sous quelque nom qu’on la désigne, en effet,
qu’on l’appelle amabilité,
gentillesse,
douceur,
bonté,
patience,
urbanité,
politesse, etc.,
peu importe,
l’affabilité est une dette de justice
dont nous sommes redevables
envers tous les hommes qui viennent à nous
ou avec lesquels nous entrons en commerce.
(R.P. Schot, Barnabite)