La libération du tourment de l’Infini,
Marie de Magdala l’a trouvée
dans la Foi au Dieu de l’Évangile
que Jésus révélait,
Foi qui s’était emparée d’elle
avant même la démarche suprême
de sa conversion.
On peut s’étonner
que la pécheresse
arrive si rapidement
à la lumière ;
alors que tant d’autres,
moins coupables,
n’y parviennent pas.
« Jésus, dit Pascal,
« ne donne Sa lumière
« qu’au cœur purifié. »
Marie-Madeleine n’en est pas là.
Mais la purification de sa vie
est vite amorcée
par l’attitude première qu’elle prend
à l’égard du tourment de l’Infini :
au lieu de continuer
à se consoler
de la privation
de ce qu’elle ne nomme pas encore le « divin »,
par de perpétuels divertissements,
elle laisse le tourment de l’Infini
creuser en elle
sa plaie incurable ;
au lieu de chercher à lui échapper,
elle lui donne licence
de poursuivre en elle
son œuvre destructrice d’illusions.
Alors, sous l’aiguillon d’une inquiétude
de plus en plus tenaillante,
cessant un jour de se divertir
et de s’étourdir,
elle a l’immense courage
de rentrer en elle-même
et de réfléchir
sur ce que signifie la vie en général,
et sur ce que vaut sa vie
de femme perdue
en particulier.
C’est ce double
et douloureux examen qui est,
à n’en pas douter,
le point de départ de sa conversion.
C’est l’heure que Dieu attend
pour lui faire, par Son Christ,
le don magnifiquement régénérateur
de la Foi.
(R.P. Sanson)