Des âmes n’arrivent pas à la sainteté
parce qu’un jour,
à une minute donnée,
elles n’ont pas su correspondre pleinement à une avance divine.
Notre avenir dépend parfois de deux ou trois « oui »
et de deux ou trois « non »
qu’il fallait dire,
qu’on n’a pas dits
et auxquels des générosités
ou des défaillances
sans nombre
étaient suspendues.
À quelles hauteurs nous parviendrions
si nous prenions la résolution de marcher toujours du même pas
que la magnificence divine.
Notre lâcheté préfère
des enjambées de nains.
Qui sait à quelle médiocrité nous nous vouons,
à pire peut-être,
pour n’avoir pas répondu attentivement
aux appels d’en Haut.
Pas de fausses craintes ;
mais pas de fausse présomption.
Il ne faut pas jouer avec la grâce de Dieu.
Elle passe,
et s’il est vrai qu’elle revient souvent,
elle ne revient pas toujours.
Si elle revient,
et supposons-le,
aussi puissante que la première fois,
elle trouve un cœur affaibli déjà par une lâcheté,
donc moins outillé pour correspondre.
Et puis, Dieu ne se trouve-t-Il pas moins engagé à nous donner une autre grâce ?
Pour avoir le sort de la précédente,
à quoi bon !
Témoin inquiétant au tribunal de Dieu
que cette grâce inemployée,
que cette inspiration méprisée,
cet inqualifiable laissé-pour-compte.
(R.P. Plus, s.j.)