Depuis un certain temps,
je remarque que les opérations de Dieu
sur mon âme
sont plus profondes
et tendent à me transformer complètement
en Jésus-Christ,
autant que cela est possible.
Devenir un autre Jésus-Christ,
par l’intime,
parfaite
et continuelle
union avec Lui,
surtout dans Son état de victime,
tel est mon attrait permanent.
Je sens aussi,
depuis quelque temps,
que le travail spécial de la grâce sur moi
est de me placer tellement en toutes choses
sous la dépendance immédiate de Jésus-Christ,
que je ne me serve de ma volonté
que sous Sa direction
et sous Son impulsion.
Au reste, je sens que cette dépendance
me devient nécessaire.
En effet, quand ma volonté veut se diriger elle-même
et s’écarte tant soit peu de cette voie,
elle ne rencontre que des entraves.
Cet état est très précieux,
mais, dans les débuts,
il est très pénible
parce qu’il en coûte beaucoup
à la volonté
de renoncer ainsi à sa spontanéité
et de n’agir que sous l’impulsion
de la volonté d’autrui.
Au Ciel, cela se fait
avec un charme indicible.
Mais sur la terre,
c’est la matière de l’épreuve
et du combat.
Heureux celui qui triomphe
dans cette lutte
contre sa propre volonté.
En la soumettant à celle de son Dieu,
il devient, pour ainsi dire,
le vainqueur.
(R.P. Jean Lyonnard, s.j.)