L’Eucharistie !
La connaissons-nous ?
Savons-nous ce que c’est
que la Présence réelle ?
Savons-nous ce que c’est
que communier ?
D’une manière générale, oui ;
mais qui donc pourra jamais,
d’un regard d’homme,
fût-il un génie de sainteté,
sonder ces profondeurs
devant lesquelles on ne peut que bégayer
et se raccrocher à la Foi
pour ne pas perdre le pied.
Et puis, l’habitude, là encore,
vient jeter sur notre christianisme déliquescent
la patine douloureuse
de la routine qui,
gâtant les meilleures choses,
nous amène, à force de les faire,
à les faire…
sans trop savoir
ce que nous faisons.
Comme on marche sans le savoir,
on communie sans le savoir ;
ou, ce qui est pire,
on ne communie plus,
parce qu’on ne sait plus.
N’est-il pas à craindre que,
parce qu’elle nous est devenue familière,
ce que saint Bernard appelait
« la folie eucharistique »
nous paraisse toute naturelle ?
Là comme partout dans notre vie spirituelle,
c’est la Foi qui manque
ou qui dort !
Et nous passerons notre vie,
insensibles
ou presque
à ce geste formidable
qui a poussé Jésus
à S’enfermer par amour pour nous
sous l’apparence d’un morceau de pain !
Quand donc nous déciderons-nous
à aborder les mystères de la Foi
avec un respect,
une conviction,
un amour
qui leur permettront
de produire en nous
tout leur effet ?
(R.P. J. Baeteman, m.a.)