Qui peut dire,
qui peut concevoir
avec quel sentiment
la sainte Vierge prononça ces paroles ?
Il n’appartient à aucun homme mortel
d’exposer le ravissement de Marie en Dieu,
la pureté d’âme
avec laquelle elle Lui rend gloire de tout,
ne réservant absolument rien pour elle.
Dieu la glorifie
plus qu’Il n’a jamais glorifié aucune créature.
Marie reçoit cette gloire,
pour la renvoyer tout entière
à son Auteur ;
et nulle créature ne L’a glorifié
aussi excellemment qu’elle.
Quel triomphe, si je l’ose dire, pour Dieu,
de voir une âme comblée de Ses bienfaits,
inondée de Ses faveurs,
qui n’en fait usage que pour Le louer ;
qui, s’oubliant totalement elle-même,
ne pense qu’à Lui !
La joie dont elle est transportée
n’a point pour objet sa propre élévation,
toute sublime qu’elle est.
Son unique objet
est le Dieu auteur de son salut,
le Dieu qu’elle porte en son sein,
et qui ne S’y est enfermé
que pour la sauver,
elle
et tout le genre humain.
(R.P. Grou, s.j.)