Quelle est donc la racine,
la source,
le secret
de cette fécondité
qui a étonné son siècle et la postérité ?
Ce fut assurément la plénitude de sa contemplation :
son cœur en fut si bien rempli
qu’il put de son trésor faire au peuple de Dieu
d’abondantes largesses.
L’activité extérieure de saint Albert,
au lieu de gêner
ou d’arrêter l’intime élévation de sa vie spirituelle,
en découlait plutôt comme un effet propre,
communiquant les dons mêmes dont Dieu avait enrichi sa sainteté.
Car la perfection du Frère Prêcheur,
merveilleusement réalisée en saint Albert,
se résume en ces mots :
« tradere aliis contemplata ».
Voilà la règle sûre de notre vie,
la hauteur et excellence de notre vocation,
le grand précepte
et l’admirable leçon
des Saints que l’Ordre a produits au cours des siècles,
par une abondante floraison de sagesse et de sainteté.
De là vient que saint Albert, suivant la trace de son Père Dominique,
ordonna toute sa vie à Dieu,
aimant fermement les observances monastiques,
sagement zélé pour la discipline religieuse,
prenant sa plus douce joie dans la sainte psalmodie
et persévérant aux exercices d’un culte très fervent
pour la sainte Eucharistie
et la Bienheureuse Vierge Marie,
dont il a propagé ardemment la dévotion
par sa parole et ses écrits d’une ravissante piété.
(R.P. Gillet, o.p.)
Dominicain français, le R.P. Martin-Stanislas Gillet (1875-1951), Docteur en Philosophie et en Théologie, Provincial de France en 1927, Maître Général des Dominicains de 1929 à 1946 (d’où le titre de T.R.P., Très Révérend Père), Archevêque de Nicée (d’où le titre de Mgr), auteur de plusieurs ouvrages remarquables.