En Jésus se concilient de la façon la plus simple,
la plus profonde humilité et
la plus haute dignité,
magnanimité
ou grandeur d’âme.
D’une part :
Il vit trente ans de la vie cachée d’un pauvre ouvrier,
Il dit qu’Il n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ;
lorsqu’on veut Le faire roi, Il S’enfuit sur la montagne ;
Il lave les pieds de Ses disciples le Jeudi-Saint ;
Il accepte pour nous les dernières humiliations de la Passion...
Et, d’autre part,
avec quelle magnanimité,
dans cette même Passion,
Il proclame devant Pilate Sa royauté universelle.
Pilate Lui dit :
« Es-Tu le roi des Juifs ? ...
« Qu’as-Tu fait ?... »
Jésus répond :
« Mon royaume n’est pas de ce monde... »
« Tu es donc roi » ?
reprend Pilate.
« Tu le dis, Je suis roi.
« Je suis né et venu au monde pour rendre témoignage à la vérité ;
« quiconque est de la vérité écoute Ma voix. »
Avec quelle simplicité et quelle grandeur Il répond à Caïphe, qui L’adjure de dire s’Il est le Fils de Dieu :
« Tu l’as dit ;
« de plus, Je vous le dis, vous verrez désormais le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
Cette simplicité de Jésus conciliait en elle-même l’humilité la plus profonde et la magnanimité la plus haute, et Lui, le plus humble des hommes, fut condamné pour un prétendu crime de blasphème et d’orgueil.
(R.P. Garrigou-Lagrange, o.p.)