Très au-dessus de ce que peut entrevoir la raison philosophique,
sans posséder encore la Béatitude parfaite,
qui est celle du Ciel,
nous avons trouvé le vrai bonheur,
dans la mesure où nous aimons sincèrement,
efficacement,
généreusement
le Souverain Bien par-dessus tout,
plus que nous-mêmes
et que toute autre créature,
dans la mesure où nous ordonnons
chaque jour
plus profondément
toute notre vie
vers Lui.
Malgré les tristesses parfois accablantes de la vie présente,
nous avons trouvé le vrai bonheur
ou la paix,
du moins au sommet de l’âme,
lorsque nous aimons Dieu par-dessus tout,
car la paix est la tranquillité de l’ordre,
et nous sommes alors unis au principe même de tout ordre
et de toute vie.
Le Sauveur nous a donné la paix,
non pas par l’accumulation des plaisirs,
des richesses,
des honneurs,
de la gloire,
du pouvoir,
mais par l’union à Dieu.
Et Il nous a tellement donné cette paix solide et durable,
qu’Il peut nous la conserver et nous la conserve,
comme il l’a prédit,
au milieu même des persécutions :
« Bienheureux les pauvres…
« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice...
« Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice parce que le royaume des Cieux est à eux. »
Déjà le royaume des Cieux est à eux,
en ce sens que, dans L’union à Dieu,
ils ont
par la Charité
la Vie éternelle commencée.
(R.P. Garrigou-Lagrange, o.p.)