La vie n’est pas une partie de plaisir,
une fleur qu’on respire
et qu’on jette une fois fanée,
un fruit que l’on presse
pour en savourer la douceur.
Elle est une chose plus grave,
plus sainte,
plus féconde,
plus éternelle que cela…
oui, plus éternelle,
car si elle passe,
elle prépare l’Éternité.
Il faut que je la regarde de haut,
des hauteurs de ma Foi.
À moi de la faire,
ma vie,
de la diriger,
de l’orienter,
de lui donner son vrai sens.
Et je le puis,
quel que soit le hasard,
quels que soient les événements
au sein desquels elle évoluera.
À moi d’en extraire,
non le plaisir qui passe,
mais le mérite,
la vertu,
qui demeurent.
À moi d’en faire ce qu’elle est en réalité,
la préparation de mon Éternité.
Car elle est une épreuve,
une épreuve qui passe,
et qui, passant, produit, pour l’avenir,
des éléments de bonheur
ou de malheur.
Elle produit surtout,
pour l’Éternité,
des mérites
ou des démérites
qu’on retrouvera fatalement.
Il faut apprécier la vie,
craindre la vie,
aimer la vie,
exploiter la vie,
tout cela à la fois...
(R.P. Charton, c.ss.r.)