Faire du bien
est le plus bel emploi de la vie,
parce que rien n’est plus beau
que d’être utile,
et qu’être utile à une âme
c’est servir à la beauté supérieure
d’une réalité immortelle.
Une âme
est plus qu’un univers.
Elle est plus qu’une statue,
qu’un monument de pierre,
qu’une œuvre littéraire.
Elle est, au-dessous de Dieu,
ce qu’il y a de plus grand.
Lui faire du bien,
c’est la faire elle-même.
À cause de cela,
l’apostolat
est le « métier suprême »
et la façon la plus sublime
d’être le collaborateur de Dieu.
La vie qui se passe
officiellement
et obscurément
à cette tâche
est vraiment la vie.
Faire du bien
est la plus pure noblesse d’un être,
parce que c’est le signe
qu’on voit grand
et profond.
C’est la preuve
qu’on a compris
la valeur respective des choses
et qu’on juge
comme Dieu.
C’est la garantie
qu’on aime pour de bon ;
qu’on ne reste
ni enfermé en soi,
ni muré dans son orgueil
et dans son bonheur.
C’est l’aveu,
inconscient mais indiscutable,
qu’on a en soi l’âme de Jésus-Christ,
et, pour un être humain,
quelle noblesse peut se comparer
à cette noblesse :
penser,
aimer,
agir
comme Jésus-Christ !
(R.P. Bellouard, o.p.)