Il ne faut point douter
de la toute-puissance
des pleurs qui coulent pour quelqu’un
en présence de Dieu.
C’est du sang de sacrifice sur l’autel ;
c’est de la prière répandue ;
c’est de la tiède fumée d’encens
vers la Justice offensée.
Le verre d’eau,
offert au nom de Jésus,
aura sa récompense.
Qu’en sera-t-il des larmes versées
sur un être perdu ?
Ces vases de parfums qu’on brise aux pieds du Maître,
Il les accueille
quand ils disent le regret d’un cœur profané
ou l’aveu d’une fidélité qui,
devançant la mort,
fait le geste d’embaumement
en vue de la sépulture.
Leur sera-t-Il moins accueillant,
comme s’Il en était moins ému,
quand au lieu de Madeleine
chez le pharisien Simon,
c’est Monique qui vient,
douloureuse elle aussi,
confiante
et humble,
et qui au lieu de dire :
« Ayez pitié de moi pécheresse »,
dit,
et redit,
lentement,
mot après mot,
interminablement :
« Ayez pitié de mon pauvre pécheur. »
(R.P. Bellouard, o.p.)