Terre pour terre,
n’est-ce pas partout la terre de laquelle nous sommes faits,
la terre partout maternelle et qui,
avec une égale indifférence,
partout nous reprendra en son sein glacé
pour l’enfantement à la résurrection ?...
Qu’importe donc ?
Si votre âme est avec le bon Dieu, qu’est-ce que le reste ?
Ne vous suffit-il pas que Dieu sache où repose votre cendre,
qu’Il veille sur elle,
qu’Il la puisse retrouver
quand sera venu le moment de la revivifier ?
Un peu plus tôt,
un peu plus tard,
mais fatalement,
ne faudra-t-il pas qu’elle se disperse et se confonde en la poussière commune ?
Et alors, que vous servira-t-il de lui avoir choisi son lieu,
puisque ce n’aura été qu’un lieu de passage,
en attendant l’exil parmi l’universelle poussière des choses ?...
Ah ! si,
derrière vous,
quand vous partez,
vous laissez des promesses de prière,
l’essentiel vous est acquis.
Après cela, allez-vous-en…
Remettez votre corps,
mouillé de l’eau bénite,
au gré des hommes et de la nature ;
n’en ayez nul souci...
Ce que Dieu garde est bien gardé ;
Celui qui vous a fait de rien
saura vous refaire de votre propre poussière.
(R.P. Bellouard, o.p.)