Précisément parce qu’elle était « la Vierge »,
et qu’elle l’était dans un sens inouï
et avec une plénitude incomparable
qui fait sa grandeur unique,
Marie n’était pas venue pour fonder des esclavages.
Comme elle s’en était libérée universellement,
cette splendide créature
que l’appel de l’Infini
dégageait de toute retombée,
s’appliquerait à libérer quiconque
s’approcherait d’elle.
Et, par surcroît, être de splendeur
et de grâce
virginales,
toute la douceur
et la bonté de son âme
la livrait à une pitié
et à une sollicitude immenses.
La Vierge ne sait qu’aimer :
elle est tout amour.
Amour pour les hommes
et amour pour l’Œuvre divine de la Rédemption,
l’Œuvre de Dieu,
ces deux amours qui n’en font qu’un
et se résument en l’amour de Dieu,
la conduisaient en toutes ses démarches.
Elle aimait à aimer.
Comment n’aurait-elle pas été prise de pitié pour ces humains
qui oubliaient de se vêtir de beauté spirituelle
et tombaient lourdement et tristement
en captivité charnelle ?
Comment n’aurait-elle pas applaudi à ceux qui travaillaient à s’établir dans l’harmonie intérieure
qui apparente aux mœurs divines ?
Aussi elle était venue pour les aider.
Elle les aidait.
La Vierge est un être de force
qui lutte pour la vérité
et combat pour la beauté.
Hardiment, elle se jette dans tous les travaux
qui doivent assurer le triomphe du bien :
elle se donne et avec elle tout ce qu’elle possède.
Ne savons-nous pas qu’elle a donné
jusqu’à son Fils ?
(R.P. B.-M. Morineau, s.m.m.)