Il est des heures,
dans la vie
où toutes les créatures nous abandonnent.
Après avoir joui de l’estime publique,
il a suffi d’un coup mystérieux de la Providence
pour abattre une réputation
qui semblait inattaquable.
En quelques instants
les amis que l’on croyait les plus intimes
et les plus sincères,
s’écoulent comme de l’eau.
Autour de cette âme humiliée,
c’est l’isolement moral absolu,
c’est la solitude du tombeau.
Heureux celui qui sait alors
prononcer avec son cœur
la grande parole de saint Bernard :
« Je ne suis jamais moins seul
« que lorsque je suis seul ! »
Jamais la lumière
n’exerce plus librement son empire
que lorsque disparaissent les obstacles
qui en interceptaient les rayons.
Quand les créatures nous abandonnent,
c’est que, dans les plans de Dieu,
elles étaient des obstacles
à Son action bienfaisante.
(R.P. Arsène Krebs, c.ss.r.)