Celui qui marcherait parmi les précipices
sous la conduite d’un conducteur
dont il serait très sûr,
qui, non content de lui indiquer le meilleur chemin
et de se tenir toujours près de lui,
le conduirait encore par la main
pour l’empêcher de faire un faux pas ;
qui serait en état de le défendre
contre tous ses ennemis,
et qui le conduirait à la possession d’un empire ;
celui-là sans doute se réjouirait ;
l’épaisseur des ténèbres,
loin de l’effrayer,
le consolerait,
parce qu’elle l’empêcherait de voir
toute l’horreur des abîmes ;
la fidélité,
l’expérience
et la force invincible de son guide
le feraient marcher aussi tranquillement parmi ces précipices
que dans le chemin le plus battu ;
et l’espérance du bonheur qui l’attendrait,
appliquerait son esprit
et réjouirait son cœur,
surtout s’il était bien assuré de ne faire aucune chute
qu’autant qu’il le voudrait bien.
Telle est notre véritable position.
Nous marchons, à la vérité,
parmi les précipices
et au milieu de nos ennemis ;
mais nous marchons sous la conduite de Dieu qui,
non content de nous montrer les sentiers les plus sûrs,
nous tient encore par la main
pour nous mener à la possession d’un royaume éternel.
(P. Ambroise de Lombez)