Aux Athéniens rassemblés sur l’Aréopage,
saint Paul disait :
« Dieu n’est pas loin de chacun d’entre nous.
« Nous sommes de Sa race.
« C’est en Lui que nous avons la vie,
« le mouvement
« et l’être.
« Après avoir créé le monde,
« Dieu ne S’est pas retiré
« dans des profondeurs insondables ;
« Il n’habite pas au sommet des Cieux,
« dans un isolement splendide.
« Il est en nous
« par Son regard,
« par Son action,
« par Son essence même.
« Il nous maintient dans l’existence
« et concourt à tous nos actes. »
Quant au Christ,
Il est assis à la droite du Père,
mais Il réside aussi dans Ses fidèles.
Cette présence invisible,
mais continuelle et active,
saint Paul y croit ;
et non seulement il y croit,
mais comme tous les grands mystiques,
il en a une certaine conscience.
Il sent « la force du Christ
« qui agit puissamment en lui ».
Il ne vit plus :
une personnalité mystérieuse
a supplanté la sienne.
Jadis il avait le gouvernement de lui-même ;
mais un Autre a pris la barre
et le mène à Son gré.
Et l’Apôtre,
possédé du Christ
et cependant toujours libre,
consent
d’un cœur joyeux
à cette emprise divine.
(Chanoine Henri Morice)