Approchons du tabernacle et de l’autel
contemplons Jésus-Christ sous les voiles eucharistiques.
Quel anéantissement !
Quelles ténèbres !
Quel silence !
Quel sommeil profond !
Mais ne vous y trompez pas, nous dit-Il :
plus Je M’anéantis,
plus Je vous aime ;
plus Je garde le silence,
plus Je vous écoute me parler ;
plus Je Me cache sous les voiles,
plus Je Me découvre à vous ;
plus Je semble dormir,
plus Je veille.
Ô mon Sauveur,
Votre Cœur veille donc toujours sur mes intérêts les plus chers !
Quelle consolation pour moi !
mais en même temps quelle utile leçon !
Entre mon cœur et Celui de Jésus-Christ, voilà la différence :
quand Jésus-Christ semble dormir,
Son Cœur veille ;
moi, je dors et mon cœur ne veille pas.
Je dors dans l’oubli de mes devoirs ;
je dors dans la tiédeur ;
je dors dans l’indifférence,
et ce sommeil est celui de mon cœur.
Mes passions sont toujours actives,
mon esprit toujours inquiet
et agité.
Ah ! qu’il n’en soit plus ainsi, ô mon Dieu !
(Mgr de La Bouillerie, évêque coadjuteur de Bordeaux, 1810 - 1882)