Jusqu’à la mort Dieu reste donc caché.
Après la mort,
les voiles sont déchirés :
l’âme est délivrée du corps où elle était emprisonnée,
les organes de la vie sensible ont disparu,
le flambeau du regard est éteint,
la nature corporelle n’ébranle plus nos yeux
ni nos oreilles
de ses vibrations,
ne nous caresse plus de sa tiède atmosphère,
ne nous enivre plus de ses saveurs
ou de ses parfums.
Tout le mécanisme de la connaissance sensible est rompu,
les panoramas terrestres sont disparus.
Or, c’était tout cela qui cachait Dieu.
L’âme émancipée cesse de connaître par les sens,
elle commence à voir par elle-même.
Le monde immatériel
est mis en contact immédiatement avec elle et,
dans ce monde,
elle saisit d’une façon plus nette
et plus précise
la présence de Dieu.
(Mgr Jean-Arthur Chollet, archevêque de Cambrai de 1913 à 1952)