La tentation, ô Chrétien,
que tu en sois vainqueur
ou qu’elle t’ait vaincu,
t’humiliera,
t’anéantira,
produira la défiance de toi-même
et la confiance en Dieu,
te fortifiera,
te rendra terrible au démon soudain devenu lâche et impuissant,
te purifiera
et te disposera très prochainement à l’union divine.
La tentation et la douleur qu’elle en éprouve
rapprochent l’âme de son Dieu
comme l’enfant qui, dans le danger,
se réfugie près du cœur de sa mère,
comme l’ami qui ne fera plus qu’un
avec celui qui l’a sauvé d’une mort imminente,
comme le possédé du démon délivré par Jésus
et qu’il veut suivre partout où Il ira.
La tentation est un combat
qui dure la vie de l’homme :
le monde le tente,
le démon aussi
et sa propre chair ;
mais Dieu qui permet la tentation à l’âme qu’Il va S’unir
ne l’y laisse pas succomber
et Il la reçoit,
après sa victoire,
en Sa bonté paternelle et miséricordieuse ;
la tentation, pour le saint,
est un trésor et une gloire.
(R.P. Gaudreau, o.f.m.)