|
N° 1639
LA SALETTE ET LES FIDÈLES
2159 Comme trop souvent dans les domaines un peu délicats, on retient l’un des aspects caractéristiques en négligeant les autres, sans grand soucis de la justice, de la vérité, de l’équité, voire du simple équilibre vertueux que doit pratiquer le Catholique moyen. Bien entendu, le fidèle « traditionaliste » laïc et quelque peu anticlérical —parce qu’il aura compris que la crise dans l’Église est la faute principale voire exclusive de clercs haut placés— se persuade d’autant plus de cet aspect que la Sainte Vierge est venue le proclamer à La Salette. Pour ceux-là, la conviction est telle parce qu’elle repose sur les secrets de La Salette, un peu à la manière (pardon pour la comparaison très inadéquate, mais on en comprendra le sens) des Juifs s’appuyant sur la Mishna et le Talmud, écrits de rabbins et super-bibles non révélées, surpassant la Torah (la Loi révélée dans le Pentateuque). Que Notre-Dame soit venue le 19 septembre 1846 sur la montagne de La Salette, c’est parfaitement clair : l’Église s’est manifestée très officiellement en ce sens, et le message et les secrets font partie intégrante de l’Apparition. Mais cela reste du domaine des « révélations privées » et ne saurait renverser la hiérarchie des certitudes enseignées par l’Église. Ce n’est pas la source mais une sorte de post-scriptum pour attirer l’attention : les choses vont mal dans l’Église, cela se constate depuis longtemps, la sainte Écriture en parle, Notre Seigneur annonce ces moments difficiles, nous voyons particulièrement les résultats, nous pouvons assez facilement remonter à la cause, les hommes depuis le péché originel sont bien faibles, et il y en a même de très mauvais. Tout cela donc n’est ni nouveau ni surprenant. Ceux qui ont des yeux pour voir, peuvent en quelque sorte être confortés dans leur analyse par l’Apparition mariale de la Salette. Il ne faut donc pas s’appuyer sur La Salette pour déclarer que les choses vont mal, mais bien sur la réalité elle-même correctement observée, et éventuellement en mieux comprendre les ressorts par les éclaircissements qu’en donne l’Apparition. LA SALETTE ET LES INTÉGROÏDES
2161 Certains donc, du genre intégroïde, effrayés à juste titre par la révolution dans l’Église, le machiavélisme de certains dignitaires et l’effondrement d’une partie du clergé, s’appuient sur le Message de la Sainte Vierge pour mieux asseoir leur conviction. Ils ne se rendent pas compte qu’ils révolutionnent l’Ordre dans l’Église avec un principe faux. Pour faire simple, disons que la sainte Vierge n’a pas autorité sur la terre (à Lourdes, elle ne confirme pas un dogme), c’est l’Église qui la possède. Ce qui ne saurait lui interdire de venir parler et même pleurer sur notre triste sort. Et certes, ce qu’elle dit ne peut être inutile. À nous d’en faire notre profit comme il convient, et de tenir compte de ses avis pour nous protéger, nous affermir dans la Foi et nous sanctifier. MÉLANIE DE LA SALETTE ET LES PRÊTRES
2162
L’abbé Bonnet, chapelain de La Salette (prêtre séculier, remplaçant les religieux, opposés à Mélanie, chassés par le gouvernement français en 1901) écrit dans les Annales de novembre 1902 : « Non, jamais tant de candeur ne survécut à tant d’années [Mélanie avec qui il s’entretenait avait 71 ans]. Jamais la franchise ne brilla de cet éclat souverain, sous aucune paupière humaine ». Dans certaines circonstances (en privé, à des prêtres) où Mélanie doit se prononcer, elle n’est pas tendre avec les mauvais prêtres dont elle a la connaissance (toujours surnaturelle) des graves défauts. « Ah ! si les sentinelles [c’est le sens étymologique d’évêque] avaient fait leur devoir, en premier lieu par les bons exemples, et puis en criant bien fort : “Ô [sic] loup ! ô loup !” nous n’en serions pas là. » (Lettre à l’abbé Roubaud, 15 avril 1894). « …mais l’Épiscopat, le Clergé, les Chrétiens se dérangent-ils le moins du monde pour défendre leur foi, l’honneur de DIEU, leur culte, etc., etc. ? Ils font moins que rien !… Instruisent-ils au moins le peuple sur les vérités de la Foi ?… pas du tout !… C’est effrayant, l’apostasie, si elle n’est pas encore officielle pour tous, est un fait presque accompli par les œuvres. Les francs-maçons lucifériens n’auront pas grand combat à nous livrer, la place leur est acquise. » (Lettre au chanoine de Brandt, 22 avril 1895). Mais comme elle les aime, les prêtres ! Dans tous ses écrits c’est du genre : « Pauvres Prêtres, pauvres Prêtres, je voudrais bien qu’ils comprissent leur sublime vocation et que le Bon Dieu ne les mit pas entre les mains des méchants. Si le Bon Dieu voulait accepter ma vie ou n’importe quoi, je suis toute à Lui, toute à sa disposition. J’aime tant les Prêtres parce qu’ils sont les ministres de Notre Seigneur, ses lieutenants sur la terre. Ô Dieu… » (Lettre à l’abbé Le Baillif, 15 décembre 1879). LA SALETTE
2163
Apparition, le 19 septembre 1846, de la Très Sainte Vierge Marie à deux enfants sur la montagne de La Salette. Mélanie Calvat et Maximin Giraud, bergers qui ne se connaissaient pas. La sainte Vierge va délivrer un message et à chacun un secret, parties intégrantes de l’Apparition. Pour nous aider à méditer Tant que nous serons en cette misérable vie nous aurons toujours besoin de nous purifier et de renoncer à nous-même, et cette vie ne nous est donnée pour autre fin. (Saint François de Sales, Sermons, II) Notes tirées du sermon Elle était déjà le signe et l’instrument de la Victoire, sur le Calvaire, portant Notre Seigneur Jésus-Christ agonisant et dominant le petit groupe des intimes fidèles et la foule des curieux. Mais quelle manière plus éclatante aux yeux des gens du monde que la Croix dans le ciel annonçant au futur premier empereur chrétien qu’il vaincrait grâce à ce Signe. Quelle leçon et quelle gloire pour tous que cet autre empereur entrant dans Jérusalem portant, pieds nus et vilement habillé, la Croix qu’il venait de reconquérir. Honneur et gloire à la Croix qui nous a manifesté un Sauveur et Rédempteur si miséricordieux ! Malheureux ceux qui s’en détournent ou pire la combattent ! « Il est vrai que sur la terre de France des hommes sont apparus, et qui se donnent pour tâche d’abattre le signe sacré partout où l’avaient honorés nos pères. Problème étrange que cette invasion des valets de Pilate au pays des croisés ; problème pourtant qui s’explique, aujourd’hui qu’on a surpris l’or juif soldant leurs exploits. Ceux-là, dit des Juifs S. Léon dans l’Office de ce jour, ceux-là, dans l’instrument du salut, ne peuvent voir que leurs crimes ; et leur conscience troublée soudoie pour renverser la Croix sainte les mêmes hommes qu’ils payaient jadis pour la dresser. « Hommage encore, que la coalition de tels ennemis ! Ô croix adorée, notre gloire, notre amour ici-bas, sauvez-nous quand vous apparaîtrez dans les cieux, au jour où le Fils de l’homme, assis dans sa majesté jugera l’univers. » (Dom Guéranger, L’année liturgique, 14 septembre). Recommandation spirituelle de la semaine « Ô Crux Ave, spes unica ! » Depuis deux mille ans, la Croix est vraiment notre unique espérance, notre salut assuré. Si elle écrase les païens, elle porte les Chrétiens ! Il est impossible de se passer d’elle, sauf à périr. Timbre-poste (dernier d’une série de quatre avec deux types) émis par le Vatican en 1933 pour l’Année Sainte proclamée par Pie XI Année Sainte pour le 19e centenaire de notre salut, Jésus-Christ étant mort puis ressuscité en l’an 33. |
Jeudi 12 septembre 2024
Le Saint Nom de Marie 3e classe Temps après la Pentecôte Oraison - collecte
Vie du Saint du jour Résolution pratique du jour
Méditation du jour
|
||||||||