Apparition de la Sainte Vierge à Lourdes
11 février
LE NOUVEAU MIRACLE DE LA SALETTE
J.-P. Lefebvre-Filleau, L’affaire Bernadette Soubirous, 1858, p. 133, Cerf, Paris - 1997

  • À partir du mois de juillet 1858, les événements de Lourdes, appelés également par la presse « le nouveau miracle de La Salette », emplissent les colonnes de nombreuses feuilles.

  • Les journalistes libres-penseurs en transmettent un écho très défavorable.

  • La presse catholique leur répond énergiquement.

  • Louis Veuillot, directeur de L’Univers, se transporte à Lourdes, le 28 juillet. Chef de file de la droite catholique, Veuillot est un partisan de l’infaillibilité et du pouvoir temporel du Pape.

  • Pour son action, il est détesté par les anticléricaux.

RÉSUMÉ :

Du 11 février au 16 juillet 1858, la Vierge descendit 18 fois du Ciel et se montra à sainte Bernadette Soubirous dans le creux du rocher de Massabielle.

Le 25 mars, elle dit à cette petite bergère de 14 ans : « Je suis l’Immaculée Conception ». La fête de ce jour nous rappelle donc le triomphe de Marie sur le serpent qui occupe la liturgie septuagésimale.

Comme la femme que vit saint Jean « revêtue du soleil, avec la lune sous les pieds et une couronne de 12 étoiles sur la tête », la Vierge de Lourdes « est vêtue d’une robe et d’un voile blanc comme la neige, elle porte une ceinture bleue et sur ses pieds nus se trouve une rose d’or », autant de symboles de son amour virginal.

Elle exhorte à la pénitence les malheureux enfants d’Ève qui n’ont pas été comme elle préservés du péché.

C’est le jour de l’Annonciation qu’elle nous déclare son nom afin de montrer que c’est en vue de l’Incarnation que Dieu lui a accordé « de n’avoir point en elle la tache originelle ».

Nous rappelant que Marie est « l’arche de la nouvelle alliance », allons avec confiance à celle qui, « pleine de grâce », « vient visiter notre terre pour multiplier en nous les dons de ses richesses ».


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À partir du mois de juillet 1858, les événements de Lourdes, appelés également par la presse « le nouveau miracle de La Salette », emplissent les colonnes de nombreuses feuilles.


Les journalistes libres-penseurs en transmettent un écho très défavorable. De grands journaux, tels que La Presse, Journal des débats, Le Siècle, Le Charivari, ne cessent d’évoquer « une mise en scène pour gogos ».


Guéroult écrit que « le miracle appartient à une civilisation qui est en train de disparaître » (La Presse).

Bénard renchérit en disant qu’ « il lui semble difficile que d’une hallucination, vraie ou fausse, d’une fillette de quatorze ans et d’un suintement d’eau pure dans une grotte, on parvienne à faire un miracle » (Le Siècle).


La presse catholique leur répond énergiquement. Sur le plan local, L’Intérêt public, qui affiche sa fidélité au comte de Chambord —Henri V— et son opposition à Napoléon III, donne de la voix. Désignée « journal de l’évêque » par les anticléricaux, cette publication est dirigée par M. Fouga, imprimeur de l’évêché et proche parent du Chanoine Fouga. Depuis le 11 mai, L’Intérêt public prend fait et cause pour les apparitions. Un article critique avec ironie les mesures de fermeture de la grotte. À sa lecture, le baron Massy [préfet impérial de Tarbes] s’emporte contre son auteur, l’avocat Deprats : « Qu’est-ce que le sieur Deprats, auteur de l’article ? Un homme rien moins que religieux, un commerçant failli, un avocat décrié, sans moralité et la honte du barreau de Tarbes. C’est un acte d’opposition qu’il a voulu faire à l’administration. »


Le préfet Massy, baron d
Le préfet Massy, baron d'empire et le chef de la police.

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Le préfet est convaincu que les articles qui paraissent dans ce journal sont inspirés par des ecclésiastiques haut placés dans l’administration diocésaine. En conséquence, il demande au ministre de l’Intérieur d’infliger un avertissement au directeur. Cette requête restera vaine...

Louis Veuillot, directeur de L’Univers, se transporte à Lourdes, le 28 juillet. Chef de file de la droite catholique, Veuillot est un partisan de l’infaillibilité et du pouvoir temporel du Pape. Issu du petit peuple, c’est un polémiste vigoureux au style imagé et mordant. En 1857, il a publié son livre Les Libres-Penseurs… Il égratigne ces derniers. Pour son action, il est détesté par les anticléricaux qui l’appellent « le commandant de la légion bondieusante et mystique ». Devant la grotte de Massabielle, il prie la Vierge, tourmenté par ses problèmes de vue qui s’aggravent. La cécité est le pire malheur qui puisse toucher un homme de plume. Évidemment, le garde champêtre Callet lui dresse procès-verbal. D’une voix forte et autoritaire, le grand polémiste lui réplique : « Comment ? On veut donc empêcher les gens de prier le bon Dieu ici !… »

Contraint de retourner sur ses pas, Veuillot obtient un entretien avec Bernadette, en présence de l’abbé Pomian. L’enfant lui relate ce qu’elle a vécu depuis le 11 février 1858. À la fin de la conversation, très ému, le journaliste déclare : « C’est une ignorante, mais elle vaut mieux que moi. »

Le 28 août suivant, il écrira un long article sur les apparitions de Lourdes et sur les guérisons miraculeuses qui aura un retentissement sans précédent, leur assurant une immense publicité en France et à l’étranger.

Joseph Gillain (Jijé), « L’étrange destin de Bernadette », Le Préambule, Québec - 1979

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La visite de Veuillot, journaliste redouté du pouvoir politique, est rapportée au ministre par le préfet, le 30 juillet. Dans son compte rendu, le haut fonctionnaire dénonce encore l’abbé Pomian comme « le premier, le véritable instigateur de tous les faits qui se passent à Lourdes. »

L’arrêté d’interdiction de se porter à la grotte de Massabielle est toujours valable, malgré l’autorisation du ministre de donner de l’eau de sa fontaine aux malades. Quarante grosses amendes sont prononcées par le tribunal de simple police de Lourdes (tribunal d’instance) pour ne pas avoir respecté la loi. Le très sévère juge a condamné solidairement aux dépens toutes les personnes qui se sont rendues à Massabielle. Pour peu qu’elles soient cent ou deux cents, chacune d’elles a payé non seulement pour elle-même, mais pour les autres !

(J.-P. Lefebvre-Filleau, Officier supérieur de gendarmerie, L’affaire Bernadette Soubirous, 1858, p. 133, Cerf, Paris - 1997)

FIN DES TRACASSERIES GOUVERNEMENTALES

Napoléon III, son fils ayant été guéri miraculeusement par de l’herbe de la Grotte envoyée par l’Abbé Peyramale, fait télégraphier au préfet de Tarbes d’ouvrir la grotte de Lourdes et de ne plus tracasser Bernadette.


  • Voir le Bulletin Dominical :

    N° 199 du 8 février 1987.

  • Voir le Bulletin Dominical :

    N° 1399 du 7 février 2010 (en édition papier).

  • Voir : Fête de sainte Bernadette, le 18 février.


  • Mardi 3 octobre 2023
    Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus,

    vierge

    En France :

    patronne seconde (2e classe)
    2e classe

    Temps après la Pentecôte



    Oraison - collecte
    Seigneur, qui avez dit : « Si vous ne devenez semblables aux petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des Cieux » ; donnez-nous, nous Vous en supplions, de suivre et d’imiter l’humilité et la simplicité de la bienheureuse Vierge Thérèse, afin d’obtenir avec elle les récompenses éternelles. Vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles.

    Ainsi soit-il

    Vie du Saint du jour
    Marie-Françoise-Thérèse Martin naquit à Alençon (Orne) le 2 janvier 1873. Élevée dans une famille admirablement chrétienne, elle fit ses études chez les Bénédictines de Lisieux.


    Tout enfant, elle s’était sentie attirée vers le Cloître, et dès l’âge de quinze ans, à force de démarches et de supplications, elle obtint la permission d’entrer au Carmel de cette ville.

    À vingt-quatre ans, minée par une maladie de poitrine, elle s’y éteignit dans la paix du Seigneur.


    Aucune action héroïque (selon une vue extérieure…) ou de grand éclat ne signale la vie de cette Vierge du Carmel. Elle servit Dieu avec une fidélité constante et assidue jusque dans les plus petites choses, aussi l’Église lui applique-t-elle ces paroles de Notre-Seigneur : « Si vous ne devenez semblable à ces petits, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux ».


    Elle quitta la terre le 30 septembre 1897 ; fut béatifiée en 1923, et canonisée en 1925.


    Offrons à Dieu le saint Sacrifice en reconnaissance pour les nombreuses grâces dont Il gratifia sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et communions à Jésus-Hostie pour communier par Lui aux vertus dont cette sainte âme est embaumée.

     voir la grande vie du Saint


    Résolution pratique du jour
    Soyez moins curieux de la science du monde que de celle des choses divines.

    Méditation du jour
    Les Saints sont à la fois les êtres les plus crucifiés et les plus joyeux  suite

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