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Anonyme de 1814
Tradition de l’Église sur l’Institution des Évêques
• Le Marié, Duvivier, imprimeurs-libraires, Liège - 1814
• Tome Ier page 156 et suivantes 185 L’ordre pastoral n’a pas cessé d’être soumis aux successeurs du prince des apôtres dès le commencement et dans les siècles postérieurs. Pour illustrer son propos l’auteur cite le fait suivant : Le pape Simplice (Ve siècle) avait confirmé l’élection de Jean Talaïa, successeur de Timothée, sur le siège d’Alexandrie ; mais l’empereur Zénon, mécontent du nouveau patriarche, dont la fidélité lui était suspecte, écrivit à Simplice qui révoqua sa confirmation. Le pape lui-même nous instruit de ces détails dans une lettre à Acade de Constantinople. « Une relation qui nous fut envoyée il n’y a pas longtemps, selon l’usage, par un concile d’Égypte très nombreux et très attaché à la foi catholique, ainsi que par presque tout le clergé de l’Église d’Alexandrie, nous apprit tout ensemble et la mort de notre frère de sainte mémoire et co-évêque Timothée, et le choix qu’on avait fait de Jean pour le remplacer, d’après le vœu unanime des fidèles. Comme on le croyait pourvu de toutes les qualités qu’exige l’épiscopat, il semblait qu’il ne restât plus rien à faire, sinon que, rendant grâce à dieu, et nous réjouissant de ce qu’un Évêque catholique eut succédé sans troubles à l’évêque défunt, le consentement du siège apostolique lui donnât la solidité désirée. Or voilà que pendant que je m’occupais de cette disposition, selon la coutume, on, m’a remis des lettres du Prince, où il me prie d’empêcher que Jean ne soit Évêque, indigne qu’il est de cette haute dignité, à cause du crime de parjure, dont votre fraternité même, dit-il, n’ignore pas qu’il est chargé. Revenant donc aussitôt sur mes pas, j’ai révoqué la sentence de confirmation que j’avais portée, de peur qu’on me taxât d’avoir agi avec légèreté contre un si grand et si imposant témoignage. » Observons, 1°) que c’est un concile, et un concile très nombreux, qui demande au Pape la confirmation d’un Évêque élu canoniquement et sans opposition ; 185 2°) qu’on a recours au Saint–Siège selon l’usage, ex more, et que le Saint-Siège lui-même, en confirmant Jean Talaïa, ne fait que se conformer à une ancienne coutume, secundum consuetudinem ; 3°) que l’empereur, à qui l’élection déplaît, s’adresse au pontife romain pour la faire casser, reconnaissant qu’il en est juge, et que par le seul effet de sa volonté, il peut empêcher Jean d’être Évêque : sacerdotio prohiberetur ; 4°) que, quoique Jean eût été consacré aussitôt après l’élection, son autorité néanmoins, pour être pleine, entière, inébranlable, devait être affermie par le consentement du siège apostolique : Apostolicæ quoque moderationis assensu votivam sumeret firmitatem. Jusqu’à ce moment la solidité de son épiscopat n’était qu’un désir, un vœu, expression qui semble choisie exprès pour mieux faire sentir la force de cette sentence de confirmation, sans laquelle on n’était rien, et qui alors, comme aujourd’hui, faisait véritablement les évêques. |
Samedi 21 décembre 2024
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